Israël-Palestine : Des murs, des barrages et des mensonges31/12/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/12/une1900.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Israël-Palestine : Des murs, des barrages et des mensonges

Dans un geste se disant de bonne volonté, l'armée israélienne a allégé le jour de Noël les restrictions mises aux déplacements des responsables palestiniens. Et de fait Mahmoud Abbas a pu se rendre à Bethléem ce jour-là, alors que pendant trois ans une telle possibilité avait été refusée à son prédécesseur à la tête de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat.

À cette occasion, la presse s'est fait l'écho des propos tenus par le patriarche latin de Jérusalem, comparant la ville de Bethléem à une " prison géante ", où 47000 habitants sont encerclés par une barrière de 10,4 kilomètres de long et destinée, selon le gouvernement israélien, à empêcher les attaques palestiniennes.

Cela fait maintenant treize ans que ce mensonge est constamment distillé. C'est en effet en 1991 que furent construites les premières barrières ou murs en Cisjordanie. Auparavant, il n'existait que des points de contrôle le long de la " ligne verte " qui sépare Israël de la Cisjordanie et de Gaza. Seulement, le développement des colonies et le vol des terres qui lui est lié, amenèrent le gouvernement de l'époque, présidé par l'homme de droite Shamir, à enclore les implantations juives en plein développement.

C'est dire que les murs et autres barrières ne sont pas la réponse à l'Intifada et à la nécessité de s'en défendre. Les barrières sont d'abord une volonté d'expansion coloniale, la volonté du gouvernement israélien de s'emparer d'un maximum de terres, quel qu'en soit le prix pour les Palestiniens.

La fin de la première Intifada, officiellement à l'été 1992, n'arrêta nullement cette vaste entreprise d'isolement des populations palestiniennes, pas plus d'ailleurs que les accords d'Oslo qui furent signés un an plus tard. Le système des barrages, qui non seulement isolent d'Israël les entités de Cisjordanie et de Gaza, mais encore fragmentent de façon catastrophique ces territoires eux-mêmes, témoigne d'une volonté délibérée, planifiée, d'emprisonner la population palestinienne, de l'enclaver, de l'émietter.

Et quel qu'ait été le gouvernement en place, de droite ou travailliste (et signalons au passage que les premières colonies furent construites en Cisjordanie sous un gouvernement travailliste), cette politique s'est maintenue. Ces gouvernement et leurs soutiens occidentaux ont eu beau produire sans cesse de nouveaux " plans de paix ", rien n'y a fait, le cancer des colonies s'est inexorablement développé.

Les gouvernants israéliens qui, voulant renverser les rôles, se parent volontiers de l'habit de la victime, ne doivent plus pouvoir tromper le monde. Les principales victimes, ce sont bien les Palestiniens, volés, humiliés, emprisonnés sur leurs propres terres sans cesse réduites.

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