Dassault : Mirage de la loi et Rafale de commandes31/12/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/12/une1900.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Dassault : Mirage de la loi et Rafale de commandes

Par un jugement en date du 23 décembre, le Conseil constitutionnel a décidé que Serge Dassault pouvait rester sénateur malgré l'article LO 151 du code électoral. Cet article stipule pourtant qu'on ne peut être parlementaire et patron d'une entreprise dont le client principal est l'État, ce qui semblait être le cas de Dassault.

En effet Dassault Aviation fabrique les avions de combat Rafale et son unique client pour ce matériel est l'armée française (dernier contrat: trois milliards d'euros ce mois-ci). Oui mais voilà, Serge Dassault n'est plus le PDG de Dassault Aviation depuis deux ans. Il n'en est que président d'honneur. Le fait qu'il soit le patron et principal actionnaire du groupe Marcel Dassault, lequel est l'actionnaire principal de Dassault Aviation, ne rentre pas en ligne de compte... ce sont là les mystères et les beautés de la loi.

Cet article LO 151, inapplicable à Serge Dassault, n'avait été utilisé qu'une seule fois auparavant et c'était au sujet... du député Marcel Dassault, père de Serge, marchand d'armes également. Le résultat avait été le même. Sera-t-il utilisé contre Olivier Dassault, député UMP de l'Oise et fils de Serge, avec la même efficacité?

Tout cela est de la comédie. C'est d'ailleurs Dassault lui-même qui, pour couper court, avait demandé à ce que le Conseil constitutionnel soit saisi. Et au fond, même s'il était privé de son mandat de sénateur, qu'est-ce que cela changerait? Dassault pour se faire entendre a bien d'autres moyens que ceux que lui donne son siège de sénateur. Il a la situation sociale, l'argent, l'influence, les relations, les organes de presse... tout ce qui fait que les grands patrons, élus ou pas, peuvent dicter leur loi à tous les gouvernements.

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