Budget : Les riches ne mendient pas, ils se servent31/12/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/12/une1900.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Budget : Les riches ne mendient pas, ils se servent

Le budget 2005 promet d'apporter son lot de cadeaux aux possédants. Vendredi 16 décembre, lors des débats au Sénat, on apprenait que le gouvernement a l'intention de faire passer l'an prochain de 19% à 15% l'impôt sur les dividendes produits par les brevets, ainsi que la taxe sur le bénéfice réalisé sur la vente d'actions conservées deux ans au moins.

Cette dernière taxe devrait tomber à 8% en 2006, et disparaître totalement en 2007. Selon le ministre délégué au Budget, la mesure coûterait un milliard d'euros par an.

C'est trois fois plus que les 329 millions représentés par la prime de Noël pour les bénéficiaires des minima sociaux (RMI, allocation spéciale de solidarité ou allocation d'insertion) et par le cadeau de 70 euros promis à tous ceux qui touchent le minimum vieillesse. Pour une seule petite remise faite à quelques milliers d'actionnaires qui ne manquent de rien, trois fois plus d'argent que pour des millions de travailleurs nécessiteux!

Une seule mesure annoncée semble aller dans le sens contraire: la majorité parlementaire, députés et sénateurs réunis, a décidé de renoncer à une réduction de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF) accordée en cas d'investissement dans une PME " innovante ". Mais si la droite renonce à cet allégement d'impôt, c'est parce qu'elle le juge ridiculement faible.

Au départ, cette réduction pouvait aller jusqu'à 60000 euros. Puis le gouvernement a prétendu la limiter à 20% d'un investissement de 10000 euros maximum, et encore, avec des conditions limitatives. Mille euros de réduction d'impôt? Plutôt rien! Mais après ce refus superbe, la droite entend bien remettre la question sur le tapis l'an prochain et, cette fois, obtenir du solide.

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