AGC Automotive – Belgique : Grève contre les licenciements31/12/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/12/une1900.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

AGC Automotive – Belgique : Grève contre les licenciements

Depuis le 1er décembre, les travailleurs de l'usine AGC Automotive, ex-Splintex, située à Fleurus près de Charleroi, sont partis en grève contre une restructuration prévoyant la suppression de 284 emplois sur 840. Ancienne filiale du groupe Glaverbel, AGC Automotive fait partie aujourd'hui du groupe japonais Asahi Glass et l'usine fabrique des vitres latérales et des pare-brise pour l'automobile.

Dès le lendemain de l'annonce des licenciements, les travailleurs ont réagi en séquestrant la direction de l'entreprise pendant 24 heures. La menace de la restructuration planait depuis septembre. À ce moment-là, la direction avait évité le conflit en créant une équipe supplémentaire pour augmenter la production. Elle en a profité pour faire des stocks avant la grève. Aujourd'hui, elle annonce clairement la suppression d'un four, le recours à la sous-traitance et à l'intérim pour " absorber les variations de la demande ".

La grève est organisée par la délégation syndicale de l'entreprise, FGTB et CSC. Tous les ouvriers ont arrêté le travail et des piquets sont organisés chaque jour devant l'usine, avec une forte présence de grévistes. Dans une région, le Hainaut, où le taux de chômage est déjà de 25%, ces licenciements sont ressentis comme une attaque par l'ensemble de la population. Une manifestation de solidarité a eu lieu à Charleroi le 13décembre. Elle a réuni 5000travailleurs venant des entreprises de toute la région: les différents sites de Glaverbel (Roux, Jumet et Seneffe), Caterpillar, la Sonaca (aéronautique), les TEC (bus wallons)... Cela faisait longtemps qu'on n'avait pas vu une telle mobilisation dans la région. Les slogans, " 284 emplois à la poubelle, c'est inadmissible ", " Touche pas à la Sécu ", montraient le mécontentement général face à la situation sociale.

Jeudi 16 décembre, après une assemblée générale qui vit la grève reconduite malgré l'imminence de la fermeture pour les congés de Noël, les travailleurs sont allés bloquer un site de stockage de verre dans une zone industrielle voisine. Une délégation a été reçue par la direction de l'entrepôt et a obtenu l'engagement que le verre ne serait pas livré pendant 24 heures. Les travailleurs n'étaient pas dupes et pensaient qu'il faudrait revenir!

Le 21 décembre, plusieurs centaines de grévistes participaient à une manifestation nationale, organisée par les syndicats à Bruxelles. Plusieurs dizaines de milliers de salariés manifestaient contre les attaques du patronat dans le cadre de la concertation sociale en cours entre le gouvernement, le patronat et les organisations syndicales. La FEB (Fédération des entreprises de Belgique) réclame le gel des salaires et la suppression de leur indexation, la suppression des préretraites et la possibilité d'imposer la flexibilité et l'annualisation du temps de travail sans négociation.

Les licenciements à AGC Automotive ne sont pas les seuls en Belgique pour l'instant et, parmi les travailleurs de Fleurus, l'idée que l'enjeu est de ne pas rester isolés et de se faire entendre au-delà fait son chemin.

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