Le ministère de l'Éducation nationale vient d'annoncer la «carte scolaire» pour la rentrée de septembre 2005, autrement dit le nombre de postes d'enseignants supprimés ou créés dans les différentes académies. En résultat d'un savant charcutage, il est prévu de supprimer des milliers de postes à l'échelle du pays.

Le gouvernement justifie ses mesures par l'évolution démographique. Mais il présente celle-ci comme il l'entend. Ainsi, s'il admet une augmentation prochaine des effectifs à scolariser dans le primaire, il a revu l'ampleur de celle-ci comme par hasard à la baisse, ramenant en quelques mois la prévision de hausse de 61000 à 45000.

Quant à scolariser ces nouveaux élèves, le gouvernement ne prévoit pour cela que 700 postes. Cela fait une moyenne de 65 élèves par poste supplémentaire! Il s'apprête donc à triturer cette carte scolaire du primaire, pour récupérer d'autres postes, en milieu rural comme dans les villes, avec la suppression de classes et l'augmentation du nombre d'élèves par classe.

Enfin, dans le secondaire, il prévoit purement et simplement la suppression de plus de 5000 postes. Pour le justifier, il annonce bien sûr une diminution des effectifs totaux, alors que cette réduction, si tant est qu'elle se vérifie, pourrait permettre un meilleur encadrement des élèves.

Par ailleurs, toujours dans le secondaire, le nombre des personnels de surveillance va continuer à diminuer. Pour la troisième année consécutive, le nombre total d'adultes travaillant dans les établissements du secondaire est en régression.

Réduire le nombre des enseignants, tel est l'objectif du gouvernement, un but aux antipodes de l'intérêt des élèves.