LU France - Château-Thierry (Aisne) : Les conditions de travail, c'est pas du gâteau15/12/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/12/une1898.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

LU France - Château-Thierry (Aisne) : Les conditions de travail, c'est pas du gâteau

Les fêtes de fin d'année approchent et, comme chaque année, nous avons sorti toute la production de gâteaux pour la campagne dite "de Noël". Cette année a été particulière car c'est la première fois que nous avons travaillé tous les samedis du mois d'octobre. Le travail du samedi a été introduit à l'usine par l'accord sur la loi des 35 heures, signé en 1999 par tous les syndicats excepté la CGT (quatre samedis étaient prévus et positionnés dans l'année au gré de la direction). En juin dernier l'accord avait été étendu et portait sur neuf samedis travaillés, et non plus quatre.

Les conditions de travail déjà dures sont devenues particulièrement pénibles avec le travail du samedi sur tout un mois, au point que le taux d'absentéisme est passé de 6,35 à 9,37%, que les arrêts maladie sont en général plus longs et qu'on compte actuellement 44 travailleurs en maladie professionnelle. Quant aux accidents de travail, ils ont augmenté en conséquence, notamment au cours de ce mois d'octobre.

C'est en fait l'ensemble des conditions de travail qui se sont considérablement dégradées depuis plusieurs années. Ainsi, sur une chaîne d'emballage, chaque ouvrière met quatre biscuits dans les alvéoles au lieu de deux précédemment. Pour alimenter les chaînes, à l'atelier 5, il y avait deux personnes pour tracter les chariots, aujourd'hui il n'y en a plus qu'une seule.

Au début des années 1990, sur une chaîne de 12 mètres de long, il y avait encore deux serveurs pour mettre les différents composants de biscuits. On avait le temps de souffler entre deux aller-retour. Aujourd'hui ce n'est plus possible, parce qu'il n'y a plus qu'une seule personne. Et on pourrait ainsi multiplier les exemples. Tout est fait pour rentabiliser au maximum le temps passé à l'usine, et bien sûr au détriment de notre santé et de nos conditions de travail qui sont devenues infectes.

LU appartient au groupe Danone, qui fait d'énormes profits. Si les actionnaires sont arrosés de dividendes, nous n'avons eu que 1,8% d'augmentation de salaire en 2004. Pour 2005 ce sera sans doute identique, puisque la direction générale de LU France n'annonce pour janvier que 0,5% d'augmentation. Conditions de travail de plus en plus épuisantes, salaires très insuffisants pour mener une existence correcte ont certainement été les causes qui ont fait qu'aux dernières élections professionnelles la CGT est redevenue le syndicat majoritaire, ainsi que le fait que celle-ci n'avait pas signé l'accord sur l'extension des samedis travaillés.

"Être mieux chaque jour" est le slogan publicitaire favori de Danone... à condition d'être à l'extérieur de ses usines!

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