Italie : Berlusconi, l'affairiste véreux et ses amis mafieux15/12/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/12/une1898.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Italie : Berlusconi, l'affairiste véreux et ses amis mafieux

C'est un "ami de quarante ans" de Berlusconi, le sénateur Marcello dell'Utri, qui a été condamné samedi 11 décembre par le tribunal de Palerme à neuf ans de réclusion pour "concours à une association mafieuse". Berlusconi, Premier ministre italien et en même temps l'objet de toute une série de procédures judiciaires, n'aura pas pu se réjouir longtemps de la sentence qui, la veille même, l'avait acquitté dans une affaire de corruption et déclaré les poursuites prescrites dans une autre.

Berlusconi a de l'argent et de bons avocats. Nonobstant le nombre impressionnant d'affaires de corruption auxquelles il est mêlé, ceux-ci se sont en général débrouillés pour les faire durer assez longtemps pour qu'il y ait prescription. C'est le cas pour la dernière affaire, remontant à plus de dix ans, dans laquelle il aurait acheté l'indulgence d'un juge pour la somme d'un demi-milliard de lires (250000 euros) sortie des caisses de la Fininvest, la société financière de Berlusconi.

Quant à son "ami fidèle", Dell'Utri, après sa condamnation le 11 décembre pour "concours à association mafieuse", il a annoncé son intention de faire appel et entonné le refrain habituel, selon lequel lui et son maître feraient l'objet d'une persécution systématique par une "justice politisée", voire noyautée par "les communistes". Et d'ajouter qu'il attend avec confiance que Berlusconi gagne les prochaines élections: ainsi, a-t-il dit, celui-ci pourra "réformer ce pays où l'on ne vit pas dans un climat normal".

Tous ces gens-là ne trouvent pas "normal" que la justice puisse encore enquêter -et pourtant, avec quelle lenteur- sur les innombrables magouilles auxquelles s'est livré le magnat de l'audiovisuel Berlusconi pour constituer sa fortune avant de s'emparer du pouvoir. Quant à la Mafia, Dell'Utri a déclaré qu'il ne sait pas ce que c'est. C'est sans doute pourquoi ce politicien sicilien et son protecteur -ou protégé?- Berlusconi ont pu sans s'en apercevoir s'entourer de tant d'hommes, et d'argent, issus de la "pieuvre". Et comme tous les mafieux notoires, ils ouvrent des yeux étonnés quand on parle de leurs liens avec cette "honorable société" qui règne sur les affaires et sur les hommes politiques, et pas seulement en Sicile.

Corrupteur de juges, bien vu de la Mafia, Berlusconi qui s'est acheté la télévision, la presse, et finalement le poste de Premier ministre, s'étonne qu'il y ait encore des choses ou des juges qu'il n'ait pu acheter. Il crie alors à la liberté bafouée. Mais au fond, la liberté de cette affairiste véreux, ce n'est guère que l'image exacte de cette société capitaliste dont il est un des fleurons.

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