Santé publique, profit privé09/12/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/12/une1897.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Santé publique, profit privé

Depuis cet été les laboratoires pharmaceutiques ont obligation de prévenir les pouvoirs publics, en l'occurrence l'AFSSAPS -agence française de sécurité sanitaire des produits de santé-, en cas de risque de rupture de stock sur un médicament. C'est ce qu'a fait le laboratoire Laphal en annonçant qu'il cessait de produire le Marsilid, un antidépresseur existant depuis cinquante ans, peu cher et utilisé par quelques centaines de personnes. C'est sans doute l'étroitesse de ce marché qui a conduit le laboratoire à cesser la production. Les pouvoirs publics ont donc demandé à Laphal de bien vouloir trouver un repreneur, ce qui fut fait. Mais le repreneur ne peut pas produire avant la mi-février, laissant ainsi les patients sans médicaments pendant trois mois.

Interrogée sur cette curieuse conception de la santé publique, une responsable de l'AFSSAPS a indiqué que la fabrication de médicaments n'était pas "encadrée juridiquement" et qu'on ne pouvait compter que sur la "bonne volonté" des fabricants.

L'État s'occupe bien de santé publique... à condition que ça n'empiète pas sur la propriété privée.

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