Plaisance de luxe, Pêche au fric et aux profits09/12/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/12/une1897.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Plaisance de luxe, Pêche au fric et aux profits

Le salon de la navigation de plaisance qui se déroule en ce moment à Paris fait des heureux. Bien des visiteurs peuvent venir regarder les petits et les gros bateaux. Parmi les constructeurs, la satisfaction est autre: 59,5 millions d'euros de bénéfices par exemple pour Benetteau.

La plaisance représente, paraît-il, le troisième rêve après la maison et la voiture et reste inaccessible pour la quasi-totalité. Quelques bateaux exposés valent à peu près le prix d'une voiture, mais d'autres coûtent plus de dix fois plus, 150000 euros, voire nettement plus. Mais cela n'empêche pas qu'ils trouvent des acheteurs. Ces prix ne sont encore rien, comparés au prix de la "haute couture nautique", autrement dit ceux des yachts. Or, plusieurs entreprises qui en vendent se félicitent d'avoir le vent en poupe. L'une d'elle, Rodriguez, qui vend ses bateaux entre deux et quinze millions d'euros pièce, après avoir augmenté son chiffre d'affaires de 30% en 2003, déclare disposer d'un carnet de commandes rempli pour deux ans. Pour couronner le tout, une école d'hôtesses et stewards de yacht de luxe vient d'être lancée à Cannes.

Faute de pouvoir mesurer directement l'accroissement des fortunes de ces gens-là à partir des comptes de leurs entreprises, il est au moins possible d'en voir le résultat: des familles de riches peuvent se permettre de jeter par-dessus bord des centaines de milliers, voire des millions d'euros chacune. L'insolente santé du marché de la plaisance de luxe éclaire l'accroissement des achats de produits de grand luxe d'une minorité sur terre comme sur mer, et qui souvent se reconnaît dans les propos d'un ministre ou d'un député de droite qui ose traiter les chômeurs d'assistés ou même de fainéants, à la charge de la collectivité.

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