Le congrès de Lutte Ouvrière09/12/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/12/une1897.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Divers

Le congrès de Lutte Ouvrière

Lutte Ouvrière a réuni plusieurs centaines de délégués, le week-end des 4 et 5 décembre 2004, pour son congrès annuel qui s'est tenu, comme d'ordinaire, à huis clos pour la presse.

Lutte Ouvrière est le seul parti politique à tenir un congrès annuel. C'est pourquoi elle n'en fait pas un grand cirque sur plusieurs jours comme le font tous les autres partis, tous les trois ans ou plus, ouvert à la presse pour tout ce qui n'est pas important et à huis clos pour l'essentiel. À Lutte Ouvrière tous nos militants étant bénévoles, notre congrès doit être bouclé, temps de voyage compris, entre un samedi et un dimanche.

Ce congrès a été précédé, comme chaque année, d'assemblées locales qui ont élu les délégués au congrès après avoir abordé toutes les questions en discussion.

Sur le plan du recrutement, les effectifs de l'organisation sont très stables et son rayonnement aussi, ce qui se traduit par un bilan financier légèrement excédentaire. Dans les circonstances des attaques des gouvernements successifs depuis des années et du patronat qui démoralisent le monde du travail, démoralisation qui entraîne une dépolitisation importante, nous considérons cette stabilité des effectifs comme un symptôme de bonne santé.

Le bilan des élections de 2004 a montré que malgré des résultats en régression -ce que nous avions prévu à l'avance- l'accord électoral avec la LCR a été approuvé, même après coup, par la quasi-totalité des camarades.

Les discussions ont porté sur la situation sociale et économique en France et dans le monde et particulièrement sur la lutte contre le chantage aux licenciements et aux délocalisations.

L'accent a été mis, pour l'année qui vient, sur le recrutement et le renforcement de notre organisation dans la classe ouvrière et parmi les travailleurs en général, d'une part, et parmi la jeunesse intellectuelle, d'autre part.

Lutte Ouvrière continuera à s'associer à tous les combats pour améliorer la situation des femmes dans la société et dans la politique, ainsi qu'aux luttes contre toutes les discriminations et, cela va de pair, contre tous les racismes. En ce qui concerne les femmes, Lutte Ouvrière continuera sa politique de toujours, concernant la place des femmes à des postes de responsabilité dans sa propre organisation. Elle continuera son effort d'éducation et de culture autour d'elle, en particulier dans le monde du travail, et elle renforcera sa lutte contre la dépolitisation de la jeunesse.

Sur le plan politique, la discussion a porté, entre autres, sur l'attitude de Lutte Ouvrière au référendum sur la Constitution européenne. Le congrès a décidé à sa grande majorité de voter non à ce référendum, mais la campagne de Lutte Ouvrière ne débutera, au plus tôt, que lorsque la date définitive de cette consultation aura été fixée.

Lutte Ouvrière est pour l'abolition des frontières dans toute l'Europe, la plus large possible, comprenant la Turquie, ainsi que pour la monnaie unique. La société dominée par le capital est une société qui porte le malheur et le chômage, mais même dans ce cadre, l'unification européenne est un facteur positif pour les peuples.

Nous sommes contre l'Europe qu'ils veulent faire, mais ce n'est pas pour autant que nous en refusons tout! Nous considérons qu'elle apporte, par exemple, un progrès énorme en établissant entre une quinzaine de pays une liberté totale de circulation, même si ce n'est pas encore d'installation. Et même si cette liberté ne s'étend pas, pour le moment, aux vingt-cinq -ce que nous critiquons- il y a pour tous ceux qui n'ont pas cette liberté totale, la liberté de le faire avec une simple carte d'identité ou un passeport sans besoin de visa. Bien sûr, avoir le droit de circuler ne signifie pas qu'on en ait les moyens. Mais le droit est déjà une énorme liberté pour ceux qui ont connu l'Europe des barbelés.

Aujourd'hui, on peut aller, à pied, à vélo ou en voiture de Lisbonne à Oslo en Norvège en traversant sept pays, l'Espagne, la France, la Belgique, la Hollande, l'Allemagne, le Danemark et la Suède sans avoir à montrer à quiconque le moindre papier d'identité.

Cependant, la constitution Giscard n'apporte rien de plus, ni rien de mieux sur ce terrain. Elle ne vise qu'à réglementer les rapports entre les différents États au détriment des plus petits et sa rédaction est inquiétante sur certains points. Par exemple est cité le droit au mariage mais pas le droit au divorce, le droit à la vie mais pas le droit à l'IVG, formulations qui ouvrent la porte à toutes les dérives réactionnaires. Elle fait une large place aux religions, elle parle des héritages culturels, religieux et humanistes de l'Europe mais elle ne cite pas la place du matérialisme et de l'athéisme qui ont libéré nombre de savants des dogmes religieux et permis une grande partie des découvertes scientifiques des derniers siècles et du présent. Elle réinsiste sur la nécessité de "la défense" c'est-à-dire sur les budgets d'armements.

C'est, entre autres, les raisons pour lesquelles nous appellerons à voter Non.

Quitus a été donné à la direction qui a été réélue dans la quasi-intégralité, deux nouveaux membres, remplaçant deux membres, l'un démissionnaire et l'autre ne souhaitant pas, pour des raisons personnelles, se représenter au Comité central. Avant de se séparer, le Comité central a élu un Comité exécutif chargé des problèmes courants entre deux réunions du Comité central. Rappelons qu'à Lutte Ouvrière, il n'existe aucune responsabilité personnelle impliquant des pouvoirs particuliers comme, par exemple, les postes de Président ou de Secrétaire national des autres partis. Toutes nos décisions sont collégiales.

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