Transports parisiens : Quel "nouvel élan" ?02/12/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/12/une1896.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Transports parisiens : Quel "nouvel élan" ?

À la RATP, la PDG, Marie-France Idrac, ex-secrétaire d'État aux Transports du temps de Juppé, en 1995, ex-député UDF, vient d'annoncer ses objectifs pour 2004-2009, qu'elle a intitulés modestement "Le nouvel élan".

Pour commencer, elle se félicite du "dialogue social" qui existe dans l'entreprise puisque la procédure dite de l'alarme sociale existe déjà depuis plusieurs années et serait la cause, selon elle, du très bas niveau de grèves sur les neuf premiers mois de 2004. En fait, c'est plus probablement l'apathie syndicale et le contrecoup des grèves de 2003 qui sont la cause du faible nombre de grèves. Mais elle voudrait plus, c'est-à-dire pouvoir annoncer 24heures à l'avance le niveau de perturbation prévu, en cas de grève. Comment? Faudra-t-il se déclarer gréviste 24 heures à l'avance? On ne sait pas encore.

Pour le reste, ce qui va changer dans l'avenir, c'est que l'État qui jusqu'à présent avait la haute main sur la RATP va céder la place à la Région à partir de la mi-2005. Ce sont donc les élus de la région qui vont diriger, donner les orientations. Mais l'État va-t-il transférer intégralement les ressources financières nécessaires? Rien n'est moins sûr.

Concernant les orientations déjà prévues, par exemple prolonger le service d'une heure le vendredi et le samedi, des rocades de banlieue à banlieue par tramways, des prolongements de certaines lignes, Idrac ne dit rien. Son souci serait de réduire l'endettement de la RATP à 4,3 milliards d'euros. Selon la CGT, la RATP a versé aux banques 199 millions d'euros en 2003, sous forme de frais financiers, soit l'équivalent de 393 euros par agent et par mois!

Mais la grande préoccupation de la PDG semble être de développer l'activité de la RATP hors de la région parisienne. Par l'intermédiaire de filiales, elle intervient déjà à Mulhouse, Clermont-Ferrand, Annemasse, Chelles, Saint-Quentin-en-Yvelines. À l'étranger, elle intervient en Tunisie, en Grèce, en Allemagne... Tout cela nous mène loin de la région parisienne, et du service public. Le transport, pour Idrac et ses semblables, c'est un marché comme un autre, sur lequel il faut être le plus fort possible, surtout si une ou des privatisations se présentent.

Pour l'heure, en région parisienne, la direction prévoit la suppression de 800 emplois en quatre ans. Une partie de l'ingénierie pourrait être filialisée. Des opérations de modernisation sont prévues dans la vente des billets, qui pourraient aussi déboucher sur des suppressions d'emplois. La pression sur nos salaires reste importante. En 2003, nous n'avons eu aucune augmentation. En 2004, il est prévu 1,5% seulement, soit beaucoup moins que l'inflation officielle.

Dans ces conditions et pour le moment, l'ambiance générale est plutôt à l'attentisme. Avec tous les mauvais coups que prévoit Idrac, elle ne peut guère ambitionner un nouvel élan.

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