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Leur société
Marseille : Contre l'assassinat de Ghofrane et les violences faites aux femmes
À Marseille, la manifestation contre les violences faites aux femmes du samedi 27 novembre exprimait aussi l'indignation contre l'assassinat de Ghofrane Haddaoui, une jeune femme de 23 ans tuée en octobre dernier.
La mère de cette jeune femme n'a pas voulu que cet assassinat reste relégué dans les faits divers. L'assassin, retrouvé depuis, aurait tué Ghofrane parce qu'elle avait refusé ses avances.
Le fait est, quel qu'en soit le motif, qu'il a trouvé un autre jeune pour l'aider, et que tous deux l'ont tuée à coups de pierre, lui écrasant le visage et les poignets avec un acharnement monstrueux.
Une première manifestation en hommage à la victime s'était déroulée jeudi 18 novembre, à l'appel de sa famille qui ne veut pas que ce meurtre soit présenté comme un crime passionnel. Comment admettre que l'on fasse rentrer cette sauvagerie dans le domaine de la "passion", avec la compréhension plus ou moins ouverte que cela implique?
Samedi 27 novembre, un millier de personnes défilèrent en silence trois heures durant. L'organisation "Ni putes ni soumises" avait appelé à une manifestation silencieuse dont la banderole de tête dénonçait la lapidation de Ghofrane. Outre l'hommage à Ghofrane, les manifestants voulaient dire que les femmes doivent pouvoir choisir sans contrainte leur compagnon ou leur mari, dire que les femmes doivent être libres. Ils voulaient s'opposer à ces idées, encore largement présentes, selon lesquelles une femme doit toujours être assujettie à un homme et celui-ci a tous les droits sur elle, y compris celui de la brutaliser ou même de la tuer. Il faut combattre sans relâche ces conceptions féroces et archaïques, que l'on entend exprimées par bien des jeunes gens, et dont on a pu voir, dans le cas de Ghofrane, à quoi elles pouvaient conduire.