À l'initiative de quelques centaines de petits patrons, sur les 45000 entreprises de transport, un mouvement de protestation a commencé le lundi 22 novembre, mobilisant quelques centaines de camions sur les plus de 300000 immatriculés en France. Les patrons de ce secteur se disent étranglés par la hausse du prix du carburant et espèrent sans doute que tout le monde, tous les automobilistes en tout cas, comprendra leur colère. Ils veulent aussi que le gouvernement leur accorde des baisses d'impôts et de charges et les protège de la concurrence des transporteurs des autres pays. Mais surtout ils soulignent que les entreprises avec lesquelles ils sont en concurrence dans les autres pays d'Europe bénéficieraient d'une législation moins contraignante qu'en France: elles font travailler les chauffeurs plus longtemps, les payent moins, ne salarient que le temps de conduite (pas le déchargement, ni l'attente, ni le temps passé loin de la maison).

Officiellement, aucun ne dit vouloir contraindre ses chauffeurs à accepter de plus mauvaises conditions de travail. Non, on parle "d'harmoniser par le haut"... Mais ces petits patrons demandent aussi de pouvoir discuter librement avec leurs salariés, sans intervention de l'État... Et ce n'est certainement pas pour leur proposer des augmentations de salaire!

En tout cas on peut parier qu'ils trouveront une oreille plus complaisante du côté du gouvernement que s'il s'agissait des revendications de leurs salariés.