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Dans le monde
Guadeloupe : La grève des dockers continue
Les dockers du port de Jarry, en Guadeloupe, sont en grève depuis le 22 octobre. La grève avait alors été déclenchée pour soutenir les ouvriers agricoles de la banane en grève et les dockers avaient refusé d'embarquer les conteneurs de bananes. Puis le mouvement s'est généralisé sur le port pour soutenir le militant syndicaliste de l'UGTG, Michel Madassamy, en grève de la faim suite à son emprisonnement. Mais la grève a continué, bien que les grévistes de la banane aient repris le travail et que Madassamy ait été libéré, car entre-temps les dockers avaient présenté leurs propres revendications. Ils réclament que des points non résolus depuis 1998 soient maintenant traités au plus vite, en particulier l'application de la convention collective qui n'a jamais été mise en oeuvre.
Les grévistes, autour de l'intersyndicale CGTG - UGTG - MASU, sont déterminés. Aucun conteneur n'est déchargé depuis trois semaines. Les rayons des grandes surfaces commencent à se vider. Cette situation enrage le lobby patronal, qui déclenche une campagne de calomnies contre les dockers, tentant ainsi de monter la population contre eux. Par exemple: selon lui, les dockers gagneraient entre 3000 et 4500 euros par mois sans avoir grand-chose à faire. Les grévistes ont répondu en montrant leurs fiches de paie allant de 1200 à 1600 euros. Les dockers en grève ont aussi refusé de siéger en présence des représentants du Medef qui passent leur temps à afficher leur mépris sur les ondes et dans les négociations. Ce à quoi les représentants patronaux ont répondu en exigeant la reprise du travail avant toute reprise des négociations.
La situation est donc restée bloquée pendant plusieurs jours, jusqu'à ce que les patrons acceptent de revenir négocier. Ces gens-là n'en finissent pas de crier au scandale, à l'asphyxie de "l'économie guadeloupéenne", alors que ce sont eux qui tergiversent et font traîner les négociations. De plus, depuis le tremblement de terre qui a secoué la Guadeloupe le dimanche 21 novembre, on assiste de la part du patronat à un odieux chantage. Appuyés par un certain nombre d'élus et par le préfet, les patrons tentent d'utiliser l'événement et l'angoisse consécutive de la population pour "exiger la reprise du travail en fonction de la situation exceptionnelle engendrée par le séisme", alors même que, malgré un mort, plusieurs blessés et plusieurs maisons détruites, on est loin du "cataclysme". Les dockers ont répondu en dénonçant l'hypocrisie et le chantage du patronat et en déclarant poursuivre le mouvement jusqu'à satisfaction. La grève continue.