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- Lutte ouvrière n°1895
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Dans les entreprises
Clermont-Ferrand : Entrepôt Atac en grève pour les salaires
Chez ATAC-Logistic à Cournon, banlieue de Clermont-Ferrand, entreprise de 327 salariés qui fait partie du groupe Auchan, les travailleurs sont en grève pour les salaires depuis lundi 15 novembre.
C'est que, dans cette entreprise comme dans beaucoup d'autres, la situation se dégrade à grande vitesse.
- La prime d'ancienneté vient d'être supprimée pour les nouveaux embauchés et les grévistes demandent son rétablissement pour tous.
- Les trois jours de carence (c'est-à-dire les trois jours d'absence pris en compte par le patron en cas d'arrêt maladie) ont été également supprimés, sauf pour les cadres... Là aussi les grévistes demandent le rétablissement des trois jours payés.
- La direction d'ATAC vient d'être condamnée aux Prud'hommes pour non-respect de la RMG (rémunération mensuelle garantie). Elle paye les salaires en dessous du minimum légal qui devrait être de 7,8 euros de l'heure, en application de la loi sur les 35 heures. Elle a été condamnée à payer les arriérés, mais cela ne l'empêche pas de faire appel pour repousser l'application du jugement.
Les travailleurs en grève revendiquent une augmentation de salaire de 160 euros net par mois pour tous.
Le lundi, la grève est partie de l'équipe du matin, et a été suivie 24 heures sur 24 à 80%. Un piquet de grève s'est mis en place pour filtrer la sortie des camions.
Mardi après-midi, quatre huissiers sont venus constater le "non-respect du droit de passage". La direction a assigné vingt-neuf grévistes au tribunal, lequel a rendu un jugement en faveur des grévistes, et le juge a nommé un médiateur.
Malgré les assignations régulières au tribunal, le piquet de grève a tenu jusqu'au vendredi 19 novembre avec une participation d'une trentaine de grévistes. Mais ce jour-là à 16 heures, le tribunal ordonnait la levée du piquet de grève. À 18 heures, sur ordre du préfet, les CRS intervenaient pour faire évacuer les grévistes.
Depuis, les travailleurs d'ATAC tiennent le piquet en face de l'entreprise, sur un terrain prêté par la commune de Cournon. Des travailleurs d'un peu partout apportent leur soutien. Ils sont bien décidés à continuer la lutte et à se faire payer leur dû par un patron, la famille Mulliez, qui est l'un des plus riches du pays (troisième fortune de France), mais qui n'hésite pas à payer des salaires bien en dessous du minimum légal.