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Leur société
Borloo parle d’emploi... et propose des "petits boulots"
Borloo, le super-ministre de la "cohésion sociale" a encore sévi. À grand renfort de publicité et de conférence de presse, il a annoncé la découverte d'un "énorme gisement de 3,5 millions d'emplois". Dans le domaine en pleine expansion des petits boulots, il voudrait développer ce qu'il appelle "les services à la personne", comme l'aide aux personnes âgées ou handicapées, les gardes d'enfants, le soutien scolaire, les crèches privées, les soins à domicile... Le ministre, en jouant les modestes, promet de créer... 500000 emplois en trois ans. Comment? Nul ne le sait, car le volet "financier", s'il existe un jour, est remis à plus tard. Borloo n'a pas voulu parler "argent", il a simplement parler de "structurer", de "professionnaliser" ce secteur, qui est souvent pris en charge par des associations ou des bénévoles.
Mais c'est une véritable arnaque, comme d'ailleurs tout ce que propose Borloo-le-bonimenteur: la plupart des exemples de "services à la personne" cités par lui sont justement les domaines où l'État devrait s'investir, directement ou par l'intermédiaire des collectivités locales, et où il ne le fait pas. Pire même, il prétend vouloir aider à la création d'emplois, là où il en a lui-même supprimé. Le soutien aux personnes âgées, aux handicapés, la santé, le soutien scolaire sont des domaines essentiels où il est normal, souhaitable, indispensable de consacrer de l'argent et de créer des emplois. L'argent des impôts devrait d'abord servir à cela. Eh bien non, l'État s'est désengagé, puis demande maintenant aux individus de se débrouiller et de payer.
Des gisements d'emplois existent, c'est évident. Mais ce ne sont pas des petits boulots, précaires, à temps partiel, laissés à l'initiative privée. L'alternative n'est pas entre le bénévolat d'associations qui n'arrivent plus à faire face et la soif de profit de sociétés qui verraient là un gisement... de bénéfices.
Les besoins existent, des chômeurs prêts à travailler existent, l'argent nécessaire existe pour peu qu'on veuille le prendre là où il est, pour payer des embauches massives dans les services publics essentiels: écoles, transports, hôpitaux, Poste... Mais la volonté politique du gouvernement n'est pas de consacrer des fonds publics à ces services publics. Les déclarations de Borloo sont du vent et de l'esbroufe pour donner le change. Tout au plus, serviront-elles à aider encore une fois quelques patrons avides de toucher des subventions sous prétexte de "lutter contre le chômage".