- Accueil
- Lutte ouvrière n°1894
- SNCF : Gallois fait les poches des voyageurs
Dans les entreprises
SNCF : Gallois fait les poches des voyageurs
Dans sa recherche de rentabilité, Louis Gallois, président de la SNCF, s'en prend aujourd'hui aux usagers, qu'il aime appeler ses "clients" mais qu'il considère surtout comme bons à payer toujours plus cher pour un service qui ne s'améliore pas vraiment.
Jusqu'à maintenant, les voyageurs empêchés de prendre le train pour lequel ils avaient acheté un billet pouvaient se faire rembourser après le départ 50% du montant du billet. La SNCF opérait 50% de retenue, ce qui n'est quand même pas rien. Désormais, ce n'est plus 50% mais carrément 100% de retenue qui sera appliqué pour les billets achetés à tarif réduit dans le cadre d'un tarif Découverte, Senior, Jeunes 12-25, famille nombreuse, congés payés. Pour les autres billets, achetés plein tarif ou avec des cartes d'abonnés, non utilisés, la retenue reste de 50% du montant.
La direction SNCF a le culot d'invoquer comme prétexte à cette mesure, qui va encore une fois sanctionner les familles les plus pauvres, la nécessité d'imposer une attitude plus "citoyenne" aux voyageurs, évitant ainsi qu'ils prennent des billets inconsidérément et ne se préoccupent pas assez de les utiliser puisqu'ils seraient assurés de leur remboursement! Cela lui permettrait aussi, affirme-t-elle, de récupérer pas moins de 750000 places dans les trains. On se demande vraiment par quel tour de passe-passe: comment la place d'un voyageur qui aura manqué son train pourra-t-elle être vendue à un autre voyageur? Et puis, combien de fois, y compris dans certains TGV, des voyageurs ayant payé leur billet se sont-ils retrouvés sans place assise à cause de la sur-réservation pratiquée par la SNCF... et non remboursés? Et combien de fois les voyageurs sont-ils tout simplement debout dans les trains de grandes lignes, sans aucune possibilité d'espérer le moindre remboursement malgré l'insuffisance du service rendu?
Ceux qui décident de telles mesures ne sont bien sûr pas les mêmes que ceux qui vendent les billets. Eux ne se retrouveront pas face à des usagers de plus en plus nombreux à être mécontents des conditions de transport, des tarifs trop chers et, maintenant, des remboursements inexistants.