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Leur société
Charente : La colère d'un canton rural
Mardi matin 2 novembre, deux cents maires de villages charentais, des élus, des syndicalistes, des militants politiques accueillaient par des applaudissements le cortège de près d'une centaine de personnes venues du canton rural de Villefagnan, maire en tête, pour manifester devant la préfecture de la Charente, à Angoulême. Forts d'une pétition signée par un millier de personnes et après une assemblée à 150, les manifestants affichaient leur refus de la décision unilatérale de La Poste de transférer les facteurs de Villefagnan à la sous-préfecture, Ruffec, ce qui entraînera tôt ou tard la disparition du bureau de poste.
Le maire de Villefagnan, socialiste, prit la parole pour dénoncer les conséquences désastreuses de la politique de La Poste qui ne cherche qu'à implanter des agences financières et à faire dépérir le service public. Il dit son indignation que La Poste, après avoir demandé et obtenu la modernisation des locaux, après avoir donné l'assurance du maintien des facteurs, renie ses engagements. Il rappela que déjà la perception et la gendarmerie avaient disparu.
De nombreux maires de bourgades charentaises (dont la présidente UMP des maires de Charente) lui apportèrent leur soutien, eux dont les communes ont été victimes de la politique de rentabilisation de La Poste, qui ferme des bureaux pour les remplacer par des "points fixes".
Il faut dire que la Charente, déclarée "département pilote", subit avec d'autres départements modestes une politique de suppression des bureaux de poste, comme d'ailleurs du démantèlement de nombre de services publics.
Alors qu'il faudrait, bien au contraire, améliorer les services rendus à la population dans ces localités rurales menacées d'affaiblissement démographique et d'appauvrissement économique. C'est en tant que telles qu'elles sont attaquées.
La délégation reçue à la préfecture dans le cadre d'une "commission de présence postale" a reçu l'assurance d'un gel des transferts pour deux ou trois mois. C'est une mesure dans laquelle le maire de Villefagnan voyait une simple manoeuvre.
La prise de conscience et la mobilisation feront peut-être que la politique de la terre brûlée ne passe pas... comme une lettre à la poste.