À la gare du Nord à Paris, un préavis de grève a été posé pour le 2 novembre. La direction, au travers de la réorganisation du trafic banlieue, tente de diminuer les salaires, les effectifs et d'aggraver les conditions de travail.

Elle veut ainsi nous obliger à travailler seuls dans les «bulles» d'accueil. Mais il suffit d'avoir été une seule fois entouré d'une foule de voyageurs en colère parce que leur train a été supprimé pour comprendre à quel point ce n'est pas envisageable. La direction veut aussi ouvrir des guichets de vente à un seul agent, ce qui rend les conditions de travail impossibles à cause de la longueur des files d'attente et de l'énervement des voyageurs.

La direction prétexte le développement des distributeurs automatiques et les abonnements annuels pour procéder aux suppressions de postes. Mais on a la preuve tous les jours, en gare du Nord comme dans toutes les grandes gares d'ailleurs, que automates ou pas, les files d'attente ne faiblissent pas et que les voyageurs n'ont pas moins de renseignements à demander.

Elle veut aussi nous obliger à être à sa disposition pour travailler sur n'importe quel poste. Enfin, elle profite de son projet pour diminuer ou supprimer les horaires de nuit et les primes correspondantes, ce qui va baisser nos salaires, baisse qui peut aller jusqu'à 300 euros par mois!

Les cheminots de la banlieue de la gare du Nord refusent cette réorganisation, dont vont pâtir du même coup les usagers. Un préavis reconductible a été déposé concernant l'accueil et la vente de la gare pour le 2 novembre, étendu ensuite puisque le mécontentement touche tous les cheminots, quel que soit leur métier ou leur secteur. Les contrôleurs, qui ont fait récemment six jours de grève, ont aussi posé un préavis ce jour-là ainsi que les agents de conduite de Paris-Nord et les gares de la banlieue Nord. D'autres gares parisiennes seront aussi en grève ce jour-là.

Il faut souhaiter que cette journée s'inscrive comme une préparation à un mouvement général nécessaire pour s'opposer à tous les projets antiouvriers et qui visent à mettre en pièces le service du public.