Sécurité sociale : Douste-Blazy «tire» sur l’hôpital27/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1891.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Sécurité sociale : Douste-Blazy «tire» sur l’hôpital

Le ministre de la Santé vient d'ordonner aux établissements hospitaliers de réaliser 850 millions d'économies dans les trois années qui viennent dont, 150 millions en 2005. Et ses injonctions sont précises. Il exige d'ici à 2007 «2% d'économies sur les achats de médicaments, 10% sur les dispositifs médicaux et les fournitures hôtelières générales et 5% sur la majeure partie des prestations de services».

À croire que le docteur-ministre n'a guère fréquenté d'hôpital récemment. Il y aurait rencontré des familles de malades à qui on demande d'acheter à l'officine d'à côté des médicaments manquant à la pharmacie de l'hôpital. Il y aurait vu des services entiers privés de bouteilles d'eau minérale et des patients aller remplir leurs carafes au robinet du lavabo des toilettes. On lui aurait parlé des jus de fruits et des goûters supprimés l'après-midi. Des infirmières lui auraient montré leurs stylos achetés à la papeterie faute de stock à l'économat, etc. Les établissements hospitaliers, et notamment l'hôpital public, sont à la limite de l'asphyxie à cause du manque de personnel et de moyens, mais Douste-Blazy insiste: «Des économies sont réalisables sur les achats.»

Ceci s'inscrit dans la politique amorcée par la gauche en son temps, poursuivie par la droite et que le gouvernement a fermement l'intention de maintenir, comme en témoigne son projet de budget de la Sécurité sociale pour l'année 2005, en discussion à l'Assemblée.

Alors que le déficit du régime général de la Sécurité sociale, le prétendu «trou», atteindra 14 milliards pour 2004, le gouvernement, par la voix de Douste-Blazy, s'engage à le réduire à 10,2 milliards en 2005. Comme il est déjà prévu que, dans ce régime général, le déficit de la branche Vieillesse augmente de 1,3milliard, vieillissement de la population oblige, et celui de la branche Accidents du travail de 200 millions, en partie pour la prise en charge des sacrifiés de l'amiante, il faudra faire des économies drastiques (plus de 5 milliards) sur la branche Maladie, c'est-à-dire sur les dépenses de santé, les dépenses de médicaments et de soins.

Tout est prêt depuis le vote de la loi dite de «réforme» de l'assurance-maladie l'été dernier. Les caisses vont se remplir par ponction des assurés, avec l'augmentation de la CSG sur les retraites et les salaires. Les économies seront réalisées sur le dos des mêmes par le racket de un euro par consultation et par acte médical, l'augmentation du forfait hospitalier, le renforcement du contrôle des indemnités journalières en cas de maladie ou d'accident du travail, etc.

Et tout ceci alors que des chiffres publiés, non pas par des gauchistes mais par le ministère de la Cohésion sociale, nous informent que 18milliards d'euros de ristourne ont été accordés en 2004 aux patrons, sous forme d'allégements de cotisations, sous prétexte de création d'emplois dont on n'a même pas vu l'ombre.

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