Redevance audiovisuelle : Un racket toujours plus efficace27/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1891.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Redevance audiovisuelle : Un racket toujours plus efficace

À compter de 2005, tout particulier sera considéré d'office comme possesseur d'un téléviseur, et devra donc s'acquitter de la redevance audiovisuelle... sauf s'il indique le contraire sur sa déclaration d'impôts. Cette redevance, dont le montant est fixée cette année à 116 euros (soit près de 800 francs) sera perçue dorénavant en même temps que la taxe d'habitation. Ces modifications, voulues par le gouvernement et votées par sa majorité au Parlement, ont été présentées pour permettre de «lutter contre la fraude» et destinées à en «augmenter le rendement» de la redevance. Elles permettront également à Sarkozy de supprimer rapidement 1000 emplois dans son ministère, sur les 1400 salariés qui s'occupaient de la redevance.

Mais le gouvernement en a profité également pour changer les règles d'exonération de cette redevance. Dorénavant, les Rmistes et les titulaires de différentes allocations de solidarité, à condition de ne pas dépasser certains seuils, seront certes exonérés de cette taxe. Mais dans le même temps, bon nombre de personnes âgées vont en perdre le bénéfice. Car si aujourd'hui les non-imposables sur le revenu de plus de 65 ans ne payent pas la redevance, les conditions seront beaucoup plus restrictives à partir de 2007. Il faudra ne pas être assujettis à la taxe d'habitation, ce qui concerne infiniment moins de monde. Si un foyer sur deux environ n'est pas imposable sur le revenu, un foyer seulement sur cinq est exonéré de la taxe d'habitation.

Le meilleur «rendement» de la redevance -elle rapporte déjà beaucoup, plus de deux milliards d'euros par an- signifiera donc, pour beaucoup de foyers modestes, payer 116 euros d'impôts supplémentaires. Cela va faire augmenter, certes dans une faible proportion, mais toujours dans le même sens, la proportion des impôts payés par la partie la moins aisée de la population. Car, contrairement à tout ce qu'on veut nous faire croire avec tout le tintouin sur l'ISF, la répartition des impôts est profondément inégalitaire. Même si une personne sur deux ne peut pas payer d'impôt sur le revenu, faute de revenu suffisant, aucun foyer modeste n'est exonéré de la TVA (qui représente 45% des recettes de l'État), aucun particulier n'est exonéré de la TIPP, la taxe sur les produits pétroliers qui rapporte plus de 25 milliards à l'État. Et la taxe d'habitation, qui ne tient que très partiellement compte des revenus, pèse très lourd dans le budget des ménages.

La redevance audiovisuelle procède de la même logique: sous prétexte d'égalité, rançonner un peu plus l'immense majorité de la population.

En revanche, les heureux possesseurs d'une ou plusieurs résidences secondaires se sont vu accorder une petite fleur en forme de symbole: pour eux, quels que soient leurs revenus et le nombre de leurs maisons, une seule redevance suffira.

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