Marine de guerre : Beau temps sur la mer des profits27/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1891.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Marine de guerre : Beau temps sur la mer des profits

À l'occasion de l'ouverture du salon Euronaval, on reparle du nouveau porte-avions commandé par la marine, encore plus grand et plus cher que le tout neuf Charles-de-Gaulle. La construction de ce navire va commencer, non dans un arsenal militaire comme les précédents, mais dans les chantiers d'Alstom à Saint-Nazaire.

D'autre part le statut de la DCN (direction des constructions navales) est modifié afin «d'ouvrir son capital». Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, assure que l'État restera majoritaire dans les arsenaux, que le statut des travailleurs ne sera pas modifié et que tout cela est fait dans l'intérêt général. Exactement ce qu'on disait aux travailleurs de France Télécom, complètement privatisé depuis, ou d'EDF, sur le point d'être côté en Bourse. Qu'il s'agisse de production d'électricité, de télécommunications ou de construction navale, civile ou militaire, c'est toujours la même politique, accompagnée du même baratin. Tout ce qui peut produire du profit doit être mis au service des intérêts privés.

Le capital sera donc ouvert en direction des marchands de canons ( de missiles et autres radars, de nos jours) comme Thalès ou Lagardère, qui profiteront ainsi d'équipements financés par l'argent public. Les navires, une fois construits et armés, seront achetés par la marine nationale avec l'argent de nos impôts. Le circuit qui va de la poche des contribuables aux coffres des groupes capitalistes sera ainsi raccourci et amélioré. La défense dont parle Michèle Alliot-Marie c'est bien, comme on s'en doutait, la défense des profits.

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