Lundi 25 octobre Mohammed Bedhouche, le délégué syndical CGT de Carrefour-Le Merlan à Marseille, a été libéré de prison où il avait été enfermé précipitamment le 12 octobre pour, selon le jugement, «subornation de témoin». Un jeune employé de Carrefour avait été licencié pour un prétendu vol de surgelés et le délégué avait demandé au vigile qui l'accusait de vol de dire la vérité. Les employés, dès cet emprisonnement, avaient bloqué les approvisionnements du magasin et une bonne partie d'entre eux sont restés en grève depuis cette date.

Les trois magistrats de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, réunie plus tôt que prévu certainement grâce à la mobilisation et à la grève des employés de Carrefour, ont ordonné la libération immédiate de Mohammed Bedhouche, ainsi que celle du père du jeune employé, qui avait été arrêté lui aussi. Sur le fond, tous deux seront rejugés par la cour d'appel le 8 novembre.

En attendant, il y avait foule devant le palais de justice le 25octobre pour les soutenir, avec des employés du magasin, des syndicalistes et des militants politiques, ainsi que le sénateur PC et Olivier Besancenot.

Mais il semble bien que le patron local de Carrefour ait entamé une procédure de licenciement contre Mohammed Bedhouche pendant son incarcération. Les problèmes sont donc loin d'être réglés et les approvisionnements sont toujours bloqués, et cela tant que la direction de Carrefour ne garantit pas la réintégration du militant syndical.