Hausse du prix du gaz : L’énergie indexée sur les profits27/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1891.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hausse du prix du gaz : L’énergie indexée sur les profits

Le gaz et l'électricité devraient augmenter le 1ernovembre. Il est question d'un peu moins de 10% pour le gaz et de 3,5% pour l'électricité. Le gouvernement doit trancher.

Depuis les années 1970-1980 les tarifs du gaz sont indexés sur ceux du pétrole, sans aucune raison technique. À l'époque de ce qu'on appela les «chocs pétroliers», lorsque le prix du brut a beaucoup augmenté, les États producteurs, conjointement avec les trusts pétroliers, disaient vouloir éviter que certains consommateurs délaissent le pétrole et se rabattent sur le gaz naturel. Les pays producteurs et les trusts pétroliers, qui sont les mêmes que les trusts gaziers, imposèrent l'indexation du prix du gaz sur celui du pétrole.

Depuis, cette indexation est battue en brèche aux États-Unis et en Grande-Bretagne. Mais en Europe et en Asie, la règle est maintenue.

Gaz de France a beau jeu de dire que, devant acheter la quasi-totalité de son gaz à l'étranger (Russie, Norvège, Algérie pour l'essentiel), elle ne peut faire autrement que répercuter la hausse du prix d'achat. Il existe bien des contrats à long terme qui atténuent les fluctuations des cours, mais ils comportent des mécanismes d'indexation qui font intervenir les fluctuations du prix du baril, et se répercutent sur le prix du gaz.

En tout cas les régimes des pays producteurs engrangent des milliards de dollars dont ils ne font guère profiter leurs peuples et les trusts pétroliers, eux, engrangent des milliards qui vont aux actionnaires.

Parmi eux, la major française Total est le quatrième producteur mondial de gaz, avec l'équivalent de ce que consomme la France. Aujourd'hui en concurrence avec Gaz de France pour les grosses industries et les PME (les secteurs qui sont ouverts à la concurrence), elle détient 10% du marché français. Les industriels et PME ont d'ailleurs subi des hausses considérables, de la part de Gaz de France, ces temps derniers: de 11,3 à 13,9% le 1erjuillet, puis 6% le 1eroctobre, et cela va probablement augmenter le 1erjanvier (pour eux les changements de tarifs ont lieu tous les trimestres). Les clients domestiques sont encore relativement protégés par le gouvernement qui tente de ne pas se montrer trop impopulaire. Mais dans trois ans, de toute façon, cette situation se terminera avec l'ouverture totale du marché et cela risque d'être encore pire.

Partager