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Leur société
Creuse : Démission des élus
Dans la Creuse, 263 élus - un conseiller général (PS), 28 maires et 234 conseillers municipaux de différentes tendances politiques - ont démissionné pour protester contre la dégradation des services publics. En juillet dernier, on leur avait annoncé la fermeture des perceptions dans cinq cantons, après celles, au fil des années, d'écoles, de gares ou de bureaux de postes. On leur avait aussi annoncé, six mois avant, l'abandon définitif du projet de train pendulaire rapide Paris-Orléans-Limoges-Toulouse.
La Creuse est un département peu peuplé: en un siècle, il a perdu la moitié de sa population, mais en 20 ans, il a perdu près de 500 fonctionnaires. Le conseiller général socialiste du canton de la Courtine a expliqué que le bureau de poste est à son tour menacé alors que l'armée, encore bien présente sur les lieux, fait traiter son courrier par une entreprise privée.
Le président du Conseil régional a fait remarquer que la population avait d'autant plus besoin de services de proximité que 12% des habitants sont âgés de plus de 75 ans, mais il est bien conscient que le gouvernement s'en moque: «Nous ne sommes pas rentables,» dit-il, «donc nous pouvons crever!».
Les élus ont décidé que les concertations alibi avec les autorités avaient fait leur temps et qu'ils allaient eux-mêmes faire un état des lieux.
Le préfet, qui dispose d'un mois pour accepter ou non les démissions, a refusé d'accorder un moratoire aux fermetures; modernisation, nouvelles technologies: voilà ce qui, selon lui, doit remplacer avantageusement la présence humaine. Et surtout, cela permettra d'utiliser l'argent des régions à des objectifs qu'ils estiment plus rentables... pour les capitaux privés.