Café Ruc (Paris) : Cuisiniers maltraités, cuisiniers en colère !27/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1891.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Café Ruc (Paris) : Cuisiniers maltraités, cuisiniers en colère !

Le restaurant Café Ruc, situé place du Palais-Royal, fonde son image de marque sur les notions de qualité et de luxe.

Dans une salle branchée, le client peut déguster un potage ou un dessert pour 9 euros, et un plat de viande pour 25 euros... Mais dans les cuisines, le décor change. Les installations sont délabrées et les cuisiniers travaillent dans des conditions d'hygiène déplorables et pour un salaire mensuel allant de 1200 à 1400euros pour 45heures par semaine. La journée de travail dure neuf heures, sans pause et avec interdiction de se nourrir.

Au mois de mars dernier, les travailleurs des cuisines ont entrepris de dénoncer leurs conditions de travail et de rémunération en faisant grève pendant quatre jours. La réponse du patron a consisté à licencier deux salariés grévistes. Cependant la répression patronale n'a fait disparaître ni l'exploitation, ni le refus des travailleurs des cuisines du Café Ruc de continuer à l'accepter sans réagir.

Depuis le 13 octobre, dix des quatorze cuisiniers, qui oeuvrent quotidiennement à la prospérité du restaurant, sont en grève, soutenus par la CGT, pour obtenir le paiement des heures supplémentaires, une revalorisation des salaires et des conditions de travail décentes. Les grévistes assurent une présence active devant le restaurant, distribuant des tracts pour informer des raisons de leur mouvement et s'adressant aux passants à l'aide d'un porte-voix.

Le patron, qui multiplie les tentatives d'intimidation, n'a pas craint d'envoyer un huissier pour enjoindre aux grévistes de cesser leurs «actes de violence». Tout le monde sait en effet que le porte-voix est une arme redoutable... L'un des grévistes a également été convoqué pour un entretien préalable à une mesure de licenciement. Mais la détermination des cuisiniers en grève ne faiblit pas.

La famille Costes, qui dirige le Café Ruc et qui règne sur trente-cinq restaurants parisiens, a déjà pris une veste au mois de juillet en se voyant condamner par la cour d'appel de Paris à réintégrer le délégué syndical CGT du restaurant du musée Beaubourg, «Chez Georges», qu'elle avait «démissionné». Si la combativité des travailleurs en lutte du Café Ruc se maintient, elle pourrait se faire tailler un costard.

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