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Dans les entreprises
SNCF - Rennes : Une réaction salutaire
Il y a près de quatre ans, plusieurs jeunes ont été embauchés au dépôt SNCF de Rennes pour être formés comme conducteurs de trains. Ils devaient être titularisés ensuite sur place. La direction leur a demandé de travailler d'abord deux ans au service logistique, mais ils y sont toujours car elle a refusé dans un premier temps de les remplacer et de les former comme conducteurs.
Récemment, elle a décidé de leur proposer une mutation pour plusieurs années sur Paris, s'ils voulaient devenir conducteurs! Sous prétexte qu'ils sont jeunes et qu'ils peuvent bien être "mobiles", elle veut leur imposer d'aller en région parisienne car il manque des conducteurs là-bas. Elle se moque éperdument des contrats signés à l'embauche et de la vie de famille de ces travailleurs.
Il y a des restructurations dans tous les secteurs de la SNCF, dans le but de faire des économies. La direction en profite pour imposer la "mobilité" en encourageant les mutations ou en les imposant. Ces nouveaux embauchés du dépôt de Rennes en font les frais, comme bien d'autres. Pourtant, on aurait bien besoin d'eux ici: les journées de plus de dix heures sont monnaie courante, nos horaires sont sans cesse modifiés et la direction nous demande continuellement des efforts. De plus, il y a de nombreux départs en retraite dans les prochains mois. Il y a donc du travail!
C'est ce que nous sommes allés dire à la direction, lors du rassemblement organisé par la CGT le lundi 27 septembre, où nous étions une cinquantaine. Face au mépris du directeur du dépôt nous expliquant que nous devrions déjà être heureux d'être embauchés, qu'il nous faudra aller là où la direction veut nous envoyer... nous avons décidé de faire grève le 6 octobre.
Malgré les pressions de la direction (convocation individuelle, coup de téléphone à domicile...) la grève a été suivie par près de 70% des agents de conduite et des collègues du service logistique.
Le mécontentement est tel que les conducteurs de Brest, Quimper, Saint-Brieuc et Auray ont fait grève eux aussi.
La direction croyait sans doute que nous allions tout accepter sans réagir. Eh bien, elle s'est trompée et même si nous n'avons pas encore obtenu satisfaction, nous sommes décidés à ne pas céder. C'est pourquoi en assemblée générale, où nous étions environ 70, nous avons décidé de recommencer le 15 octobre, à moins que la direction cède à nos revendications avant.
Pour beaucoup cette journée du 6 octobre a permis de retrouver le moral. Et nous sommes fiers d'avoir réussi cette grève où l'ambiance était fraternelle autour du barbecue.