SNCF Gare de Paris-Austerlitz : La sécurité incendie en cause13/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1889.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF Gare de Paris-Austerlitz : La sécurité incendie en cause

Le 7 juillet dernier, à la demande de la direction SNCF, la Commission départementale de sécurité incendie a procédé à l'inspection approfondie de la gare d'Austerlitz. La SNCF souhaitait qu'elle examine uniquement la partie Grandes Lignes, où elle veut aménager un nouvel espace de vente. Mais la Commission a également visité la gare souterraine banlieue et cela a eu pour conséquence un avis de la préfecture signalant la "non-conformité des installations, sans interdire l'exploitation de la gare", accompagné "d'une mise en demeure" de mettre en conformité. Une nouvelle visite de la Commission devrait avoir lieu ce mois-ci. Or, depuis juillet, la direction n'a à peu près rien fait et surtout se refuse à informer correctement syndicats et cheminots.

En août, lors d'une réunion des délégués du personnel, la direction de la gare a évoqué l'affaire, sans plus. Puis, lors d'une réunion des secrétaires de CHS-CT qui demandaient la communication du rapport officiel, la direction a refusé, déclarant que la préfecture l'avait classé "confidentiel".

Pour tenter de rassurer les cheminots et de couper court à la dénonciation de la situation par les syndicats, le directeur de la gare a fait une information discrète au personnel expliquant entre autres que "la sécurité incendie en gare de Paris-Austerlitz n'est pas en cause" car "l'avis préfectoral ne porte que sur les aspects généraux régissant les établissements recevant du public et en aucun cas sur la conformité des locaux de service."

Mi-septembre, le directeur de la gare remettait aux organisations syndicales un "plan d'actions" constatant des faits inquiétants: pas de message préenregistré pour l'évacuation des gares aérienne et souterraine; temps de latence entre la demande de diffusion de l'alarme et la diffusion du message parlé dépassant les dix minutes; absence de désenfumage mécanique de la gare souterraine; absence de personnel en permanence devant les équipements d'alarme; etc. En conséquence, des travaux étaient annoncés, devant se terminer fin janvier 2005, dont jusqu'à présent nous n'avons pas vu l'ombre d'un commencement... En même temps, la direction soulignait que son plan d'actions ne concernait pas les locaux de travail des cheminots (guichetiers, contrôleurs, conducteurs de la ligne C du RER) ni ceux des entreprises privées de nettoyage, mais refusait toujours de communiquer aux membres des CHS-CT et aux syndicats le contenu du rapport "confidentiel".

Devant ce refus persistant, des droits d'alerte (procédures permettant d'arrêter le travail compte tenu du non-respect des conditions de sécurité) furent déposés pour les cheminots des guichets, les contrôleurs et les conducteurs. Les CHS-CT ont eux-mêmes effectué deux enquêtes dans les locaux de service. Elles ont mis en évidence qu'aucune issue de secours n'existait au-delà des tourniquets de contrôle des billets, que le passage en bout des quais de la ligne C du RER, pouvant constituer une issue de secours, était encombré d'un tas d'armoires et autres déchets, que les bouches incendie n'étaient pas alimentées en eau, qu'il n'y avait pas de PC incendie en gare d'Austerlitz, etc. À tous ces problèmes, la SNCF a répondu qu'elle respectait les normes en vigueur!

Comme le soulignent des cheminots, cette situation existe depuis la construction de la gare souterraine. Mais ce n'est pas une raison pour que cela continue et pour que la négligence de la direction fasse courir le risque, aux cheminots comme aux usagers, d'une véritable catastrophe en cas d'incendie.

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