Octobre 1961 à Paris : La police assassinait des centaines d'Algériens13/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1889.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Octobre 1961 à Paris : La police assassinait des centaines d'Algériens

En plein Paris, le mardi 17 octobre 1961, la police raflait et tuait des centaines de manifestants algériens sur ordre du préfet de police Maurice Papon.

Le Front de Libération Nationale, le FLN, avait appelé ce jour-là la population algérienne à manifester pacifiquement contre le couvre-feu institué par Papon à l'encontre des seuls Algériens . De toute la région parisienne, près de 40000 personnes, hommes, femmes, enfants, tentèrent de converger vers le centre de la capitale. Elles en furent empêchées par une police haineuse qui, pendant plusieurs heures, se déchaîna contre la foule désarmée. Les policiers de Papon matraquèrent, tirèrent à balles réelles, assassinant et se débarrassant des corps dans la Seine. Plus de 11000 hommes furent arrêtés, bastonnés dans les cars, internés dans des stades réquisitionnés pour la circonstance, enfermés dans des centres de détention improvisés. Après la chasse à l'homme, les assassinats continuèrent dans les lieux de détention et dans la cour même de la préfecture de police de Paris, où il y aurait eu, selon des témoins, une cinquantaine de morts, jetés ensuite eux aussi à la Seine.

Au total, cette répression aurait fait de 200 à 300 morts mais, après les mensonges sur les violences attribuées aux manifestants, le silence officiel s'abattit sur ces événements.

Différentes personnalités, organisations et associations tentent depuis des années de briser ce silence, avec bien des difficultés. Il y a dix ans encore un préfet du Val-d'Oise envoyait la police desceller une plaque commémorative apposée par une association au pont de Bezons, l'un des lieux du massacre. Depuis, quarante ans après les événements, une plaque commémorative a tout de même fini par être inaugurée au pont de Saint-Michel par le maire de Paris, Bertand Delanoë. Mais ceux qui se battent depuis si longtemps contre l'oubli demandent que cette tragique nuit du 17 octobre 1961 à Paris soit, enfin, "reconnue et condamnée par les autorités de notre pays".

Elles appellent au rassemblementle samedi 16 octobre à 17 heures sur le pont Saint-Michel, à Paris. Lutte Ouvrière se joint à cet appel.

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