Les milieux de droite et les riches s'inquiétaient de ne rien voir concernant la "réforme" de l'impôt sur la fortune (ISF) dans le projet de budget 2005. Sarkozy déclarait mi-septembre: "J'attendrai le débat budgétaire pour voir ce que nous ferons". Mais le débat en question n'a pas encore commencé qu'ils peuvent être rassurés: un accord vient d'être passé entre le gouvernement et les députés UMP. Ceux-ci déposeront, avec la bénédiction du gouvernement, un amendement qui allégera le "poids" que l'ISF fait peser sur les plus riches.

L'UMP envisage de proposer que le patrimoine minimum à partir duquel s'applique l'ISF, actuellement 720000euros (4700000 francs) soit relevé. Le seuil d'imposition devrait être revu en fonction de l'augmentation de l'inflation. Il ne faudrait pas que les riches voient leur pouvoir d'achat un tant soit peu écorné! Ils trouvent normal que les salaires soient bloqués et donc rognés par l'inflation et par divers prélèvements comme la CSG. Par contre, pour les privilégiés de la fortune, l'indexation du minimum imposable à l'ISF sur la hausse des prix deviendrait automatique. "Avec cette mesure technique, l'indexation sera pérennisée et on n'en parlera plus", se félicite d'avance le député de l'UMP, rapporteur du budget. Cela permettrait à cinq mille personnes qui payaient jusqu'alors l'ISF d'y échapper et à cinq mille autres qui auraient dû le payer en 2005 d'en être exemptées. Cela favorisera entre autres les propriétaires dont le patrimoine immobilier ne cesse de prendre de la valeur, étant donné la flambée immobilière. Et pour tous les imposables sur la fortune, cela veut dire une réduction de cet impôt.