France Télécom Transpac (Rennes) : - Le mécontentement transparaît13/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1889.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

France Télécom Transpac (Rennes) : - Le mécontentement transparaît

Transpac est une filiale de France Télécom, spécialisée dans la fourniture de services de transmission de données informatiques, dont une grande partie des grosses entreprises du pays sont les clientes. Implantée dans toute la France, elle regroupe à Rennes environ 550 personnes, assistantes de saisie, techniciens ou ingénieurs, fonctionnaires ou de droit privé, qui travaillent en relation avec les clients.

Cette entreprise, florissante, a été longtemps considérée par bien des salariés comme un exemple en matière de conditions de travail et d'acquis sociaux. Mais depuis quelques années, de restructurations en restructurations, les patrons de Transpac ont cherché à économiser en supprimant des effectifs et en rognant sur les salaires.

Depuis quelques mois, les salariés sont inquiets du projet de réintégration de Transpac dans France Télécom, qui doit avoir lieu début 2005. Ils savent bien que l'objectif est de réaliser des économies, et que les patrons de Transpac et France Télécom veulent en profiter, sous prétexte "d'harmonisation", pour revoir à la baisse leurs conditions de travail.

À Rennes, la direction, à force de flicage, de pressions individuelles, de mépris envers le personnel, a fini par mettre le feu aux poudres.

Dès le jeudi 30 septembre, nous nous sommes donc retrouvés à 150 pour une assemblée générale qui a décidé d'un débrayage immédiat de deux heures. Une soixantaine de salariés en ont profité pour faire un tour des bureaux, une première pour beaucoup d'entre eux, qui ont ainsi pu discuter avec des collègues avec qui ils travaillent depuis des années parfois, par le biais du réseau, sans s'être jamais vus! Ce défilé a changé l'atmosphère feutrée de certains bureaux, les discussions allant bon train, chacun réalisant que les problèmes sont les mêmes partout.

Vendredi 1er octobre, environ 250 salariés décidaient la grève pour le mardi suivant, entraînant avec eux les organisations syndicales CGT, CFDT et SUD qui, elles, militaient pour une mobilisation nationale le vendredi 8 octobre. Cette fois encore, nous avons décidé de rendre visite aux collègues restés au travail, ce qui nous a donné l'occasion de voir tous les grands chefs s'activer fébrilement pour répondre aux appels des clients à notre place!

La grève du vendredi 8 octobre a été très largement suivie dans tous les établissements en France. Elle s'est poursuivie avec la même mobilisation le lundi 11 octobre et a été reconduite le mardi 12 par 200 salariés rennais qui, en assemblée générale, n'ont pas voulu suivre l'appel à la reprise défendu par les organisations syndicales.

Ce mouvement de contestation est une surprise pour la direction, jusque-là habituée à être suivie sans protestation. Les salariés ont repris le travail mercredi 13 octobre, en ayant conscience que ce conflit a contribué à changer l'ambiance générale, en rapprochant les travailleurs entre eux et en montrant qu'il est possible de relever la tête.

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