Afghanistan : Des élections de façade13/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1889.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Afghanistan : Des élections de façade

L'élection présidentielle qui vient d'avoir lieu en Afghanistan a été concoctée en fait par les autorités américaines. Leurs forces militaires et celles de leurs alliés, dont les forces françaises, occupent sinon le pays, du moins Kaboul et ses abords.

Il s'agissait d'offrir une légitimité à leur homme de paille, Karzaï, mis en place à la suite de l'intervention militaire de l'automne 2001; en même temps, ils voulaient donner un petit coup de pouce au candidat Bush, en organisant à l'arraché ces élections dont les résultats devraient être connus quelques jours seulement avant le scrutin présidentiel américain. Bush et ses amis n'étaient-ils pas intervenus en Afghanistan pour, disaient-ils,"remettre en place la démocratie"?

Au moment où se déroulait l'élection, le président des États-Unis déclarait, lors d'un meeting électoral, qu'une "chose merveilleuse se passe en Afghanistan".

Cette vision idyllique ne correspond guère à la réalité. Dans certaines régions, les électeurs inscrits ne constituaient guère plus de 10% de la population en âge de voter; dans d'autres, leur nombre atteignait 130%! Le jour du scrutin, tous les candidats hormis Karzaï se sont retirés en raison des fraudes au cours des opérations de vote! Et ce jour-là, on a recensé 38 morts dont 24 du fait de bombardements américains.

Ce pays ravagé par 25 ans d'interventions militaires extérieures et de guerres civiles, demeure le plus pauvre de la planète. Les experts de la Banque mondiale évoquent pourtant sans rire la "bonne performance économique" de l'Afghanistan. La présence des forces d'occupation et tous les trafics qui se développent en pareilles circonstances stimulent sans doute un "essor" économique marginal. La relance de la culture du pavot qui fournit l'essentiel de l'héroïne consommée dans le monde peut y contribuer également. Mais la situation de la population ne s'améliore pas. Au contraire!

Dans ce contexte, l'organisation de cette élection présidentielle n'a été qu'une parodie dans un pays qui reste, de fait, un pays en guerre.

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