Répression de l'adultère : Il n'y a pas qu'en Turquie07/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1888.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Répression de l'adultère : Il n'y a pas qu'en Turquie

Le gouvernement turc a finalement renoncé à faire de l'adultère un délit pénal. Et c'est tant mieux pour les femmes turques.

À ce propos, on a entendu en France un concert de protestations, prenant prétexte de ce projet pour marquer leur opposition à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. À les entendre, ce projet du gouvernement turc prouvait que le peuple turc ne faisait décidément pas partie de la même civilisation.

Sauf que les dirigeants actuels de la Turquie font bien partie de la même "civilisation" que celle des parlementaires français durant deux siècles et jusqu'à il n'y a pas si longtemps.

Dans le Code Napoléon, l'adultère est un délit. L'article 324 du Code pénal précisait même que "le meurtre commis par l'époux sur l'épouse, ainsi que sur le complice, à l'instant où il les surprend en flagrant délit dans la maison conjugale est excusable". Quant à l'époux adultère, c'est lui qui était excusable. D'ailleurs, si la femme adultère était passible de prison (jusqu'à deux ans), le mari ne risquait qu'une amende... s'il avait entretenu sa concubine au domicile conjugal.

Jusqu'en 1975, il y a donc à peine trente ans, le droit français considérait toujours l'adultère comme un délit de droit pénal.

Bref, la France, où les femmes n'ont eu le droit de vote que onze ans après la Turquie, est mal placée pour donner des leçons sur les droits des femmes!

Partager