Rennes : Non aux expulsions de sans-papiers!07/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1888.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Rennes : Non aux expulsions de sans-papiers!

"Régularisez Randy et sa maman!", tel était le mot d'ordre qui figurait sur la banderole de tête de la manifestation de mercredi 29 septembre à Rennes. Cette manifestation d'une centaine de personnes avait eu lieu en milieu d'après-midi. Enfants, parents d'élèves, enseignants, syndicalistes, tous tenaient à protester contre ce que venaient de subir Randy, un enfant de six ans, et sa mère d'origine congolaise en "situation irrégulière".

Les enseignants et les parents d'élèves ont été à juste titre choqués par le fait que l'Inspection d'académie de Rennes, c'est-à-dire l'Éducation nationale, ait collaboré avec la Police de l'air et des frontières (la PAF). Afin que cette dernière puisse arrêter la mère de Randy, déclarée expulsable, l'Inspecteur d'académie lui a donné le nom de l'école où elle amenait son fils tous les matins. C'est à la porte de l'école qu'elle a été arrêtée...

La mère de Randy savait qu'elle était en instance de "reconduite à la frontière" et une famille d'accueil était prévue pour permettre à l'enfant de rester dans son école. Puisque mineur, il n'était pas légalement expulsable. Mais quand le moment de la séparation est venu, c'était trop douloureux et pour l'un et pour l'autre. La PAF a donc transféré la mère et l'enfant vers le centre de rétention administrative de Roue, en attente de l'expulsion.

Toutes les délégations du collectif de soutien aux sans-papiers de Rennes qui se sont rendues auprès de la préfète de Bretagne n'ont reçu pour l'instant qu'une fin de non-recevoir. La Préfecture persiste dans son attitude intransigeante. Un jeune directeur de cabinet a défendu fièrement devant la presse "qu'il était normal qu'un service public, comme l'Éducation Nationale, puisse aider un autre service public, la police, dans l'application de la justice".

Bien des parents et enseignants ne voient vraiment pas où est la "justice" là-dedans.

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