La Redoute - Wattrelos (Nord) : Un licenciement scandaleux07/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1888.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Redoute - Wattrelos (Nord) : Un licenciement scandaleux

Jeudi 23 septembre, notre camarade Catherine, accusée à tort d'avoir déchiré des "papillons" de commande d'articles, a reçu sa lettre de licenciement malgré les débrayages et le fort mécontentement qui régnait dans son secteur. (LO n°1886)

Vendredi matin quand nous l'avons appris, c'est à nouveau à plus de 200 que nous avons débrayé. Face aux questions précises que nous posions, la direction et ses chefs étaient dans l'incapacité d'apporter la moindre réponse cohérente.

Si l'émotion a été si forte autour de ce licenciement, c'est que tout le monde avait compris que c'est une mise en scène orchestrée par la direction pour se débarrasser d'une travailleuse qui, depuis deux ans, ne pouvait plus porter de charge supérieure à deux kilos. Et en deux ans la direction n'a rien fait pour la reclasser, mais tout pour tenter de la dégoûter de venir travailler en la faisant servir de bouche-trou, en la laissant parfois plusieurs heures sur une chaise sans rien faire, en lui proposant même de rester chez elle, payée.

Mais Catherine avait toujours résisté. Elle voulait être affectée définitivement au poste qu'elle occupait depuis quelques semaines comme répartitrice, pour organiser le travail des ramasseuses des articles de commandes.

L'accusation de la direction est basée sur un seul "témoin", intérimaire, dont le nom n'a pas été révélé lors de l'entretien de licenciement. Aucune enquête, aucune confrontation, aucun fait concret n'ont en fait été avancés par la direction. Les journalistes ont rapporté que lorsqu'ils voulaient poser des questions à la direction, elle faisait répondre par le service communication du groupe, que "le dossier était confidentiel".

Le jour du troisième débrayage, une déléguée a croisé le témoin présumé qui a démenti être impliquée dans l'affaire et a accepté de faire une attestation où elle dit n'avoir jamais accusé Catherine. Quand la direction a appris cela, deux responsables et deux agents de sécurité sont alors allés chercher le témoin à son poste de travail ainsi qu'une autre intérimaire, pour les emmener à l'infirmerie.

Des délégués, mis au courant, se sont rendus à l'infirmerie pour s'informer. La porte était gardée par deux agents de sécurité et même le docteur se trouvait à l'extérieur de son cabinet médical!

Deux heures après, une flopée de cadres et d'agents de sécurité sortaient de l'infirmerie, ils encadraient les deux intérimaires en pleurs. Il y avait aussi un huissier, des agents des Renseignements Généraux et même deux policiers en tenue.

Le lundi suivant, la direction faisait courir le bruit que les syndicalistes avaient séquestré les intérimaires à l'infirmerie pour leur extorquer des témoignages. Un scénario rocambolesque!

Jusqu'où la direction ira-t-elle pour justifier le licenciement de Catherine, qui décidément passe très mal?

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