Fillon et les étudiants : Ordinateurs à un euro, démagogie à deux sous07/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1888.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Fillon et les étudiants : Ordinateurs à un euro, démagogie à deux sous

Fillon, devenu ministre de l'Éducation nationale après son passage remarqué au ministère du Travail, a voulu se faire un petit coup de pub en annonçant à son de trompe que l'État, suite à un accord intervenu avec certains constructeurs, donnerait dorénavant la possibilité aux étudiants d'acheter un ordinateur portable en payant un euro par jour... pendant plusieurs années.

On pourrait se féliciter du fait que l'accès aux outils les plus modernes, et à l'éducation en général, soit ainsi facilité pour certains étudiants désargentés... si tel était le cas.

Car, à y regarder de plus près, le beau cadeau ressemble un peu à ceux qu'on trouvait dans les paquets de lessive. Pour commencer, le prix des ordinateurs proposés n'a rien de particulièrement intéressant, et on peut sans trop de problèmes les trouver moins cher dans le commerce. Et puis, cette annonce intervient alors même que se met en place la réforme dite "LMD", préparée par Jack Lang, qui réduit sérieusement le nombre de formations proposées dans l'enseignement supérieur.

Pour couronner le tout, ces ordinateurs possèdent une connexion Internet sans fil, ce qui, d'après le ministre, permettra à leurs propriétaires d'avoir accès à un véritable bureau virtuel, où seront disponibles cours et documents administratifs. Il ne reste plus qu'un détail à régler: que les universités soient équipées de bornes émettrices. Mais promis, juré, craché, ce sera le cas partout d'ici deux ans. Si l'on en juge par la célérité du ministère de l'Éducation nationale pour honorer ses engagements financiers actuels à l'égard des universités, tous les espoirs sont permis... pour l'an 2100.

Alors, faire acheter des ordinateurs aux étudiants, ça fait joli dans le tableau, ça ne coûte pas un sou à l'État, puisque le prix du crédit est inclus et, accessoirement, ça fait toujours plaisir à ceux qui les vendent. Mais pour la qualité de l'enseignement, c'est un progrès qui risque de rester... virtuel.

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