Le personnel de nuit du CHU de Rouen est en grève depuis une semaine. Infirmières et aides- soignantes ne voulaient pas des nouveaux plannings décidés par la direction, destinés à appliquer le passage aux 32h30 prévus dans la loi Aubry, tout en faisant des économies de personnel.

Les roulements proposés se traduisaient par une diminution des jours de RTT et des roulements plus astreignants pour le personnel, liés entre autre à la suppression du pool de remplacement.

La grève décidée le mardi 28 septembre a été largement suivie. Sur les 300 infirmières ou aides-soignantes concernées chaque nuit, de 200 à 260 d'entre elles étaient grévistes. Et pour bien faire comprendre que leur mouvement n'était pas symbolique, le personnel refusait de venir travailler si la direction, au lieu de leur faire parvenir à domicile leur assignation, comme l'impose la loi, s'était contentée de leur téléphoner.

Vendredi 1er octobre, un rassemblement organisé devant les locaux de la direction à l'appel des syndicats CGT, SUD et FO a réuni 250 personnes qui ont envahi la salle de réunion de la direction, faisant entendre bruyamment que nous ne voulions ni des nouveaux plannings ni de l'autonomie des services. La manifestation s'est ensuite rendue à la mairie où le maire, qui est le président du Conseil d'administration du CHU, nous a reçus.

Lundi 4 octobre dans l'après- midi plusieurs dizaines d'infirmières et aides-soignantes étaient venues au moment de la réunion du CHSCT exceptionnel où des critiques ont été faites par la médecine du travail sur les nouveaux plannings. Ces critiques ont été ressenties comme un encouragement. L'assemblée générale du soir appelait à un rassemblement mercredi 6 octobre au moment où devait se tenir le Comité technique d'établissement.

Le mercredi 6 au matin, nous étions donc 150 à attendre la réponse de la direction qui a annoncé qu'elle renonçait à ses nouveaux plannings, ce qui a été ressenti par les grévistes comme un succès. Mais le directeur n'a pas dit qu'il gardait les anciens plannings. Il s'est aussi refusé à abandonner son projet d'autonomie des services. Le personnel en a conclu que si la direction faisait un pas en arrière, elle s'apprêtait, si on la laissait faire, à concocter d'autres projets allant dans le même sens que ce que nous venions de refuser. C'est pourquoi l'assemblée générale a décidé de poursuivre la grève pour imposer le maintien des anciens horaires et l'abandon du système d'autonomie des services. Une nouvelle assemblée générale a été décidée pour le jeudi 7 octobre.