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- Lutte ouvrière n°1888
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Dans les entreprises
Astérion - Saint-Denis (93) : Grève pour les salaires et la dignité
À Saint-Denis, les salariés d'Astérion ont fait huit jours de grève à plus de 60%. Ils ont repris le travail mercredi 6 octobre. Ils réclamaient 150 euros d'augmentation de salaire.
Cette entreprise qui compte environ une centaine de personnes dont 80ouvriers est une filiale de la poste belge. Les salariés font de la mise sous pli, éditent, plient, découpent et mettent sous enveloppe des relevés de compte, des factures de téléphones, des assurances etc. Les salaires y sont très bas. Avec quinze ans d'ancienneté, un ouvrier gagne 1047 euros, un ouvrier qualifié 1300 euros, salaires qui sont restés gelés pendant trois ans, alors que l'entreprise fait des bénéfices.
Ce qui a déclenché la grève, c'est un ras-le-bol face au mépris de la direction et à la dégradation des conditions de travail. Par exemple, les toilettes sont restées bouchées six mois, et il a fallu la grève et le déplacement de l'inspecteur du travail pour les réparer. Les vestiaires sont à côté des toilettes, sans séparation entre ceux des hommes et des femmes. L'hiver dans l'atelier, les salariés travaillent en anorak, avec des moufles.
On y travaille à la carte. Une semaine, les salariés effectuent 28heures, l'autre semaine 39heures lorsqu'ils travaillent le samedi, mais la maîtrise annonce souvent la veille que le samedi ne sera pas travaillé. Auparavant, lorsque la direction leur annonçait cela la veille, ces heures étaient mises dans un compte d'heures et récupérées. Depuis deux ans, les travailleurs attendent le paiement de ces heures. Ce qui a mis le feu aux poudres, ce fut la décision d'annuler un quart d'heure de pause. La grève a été décidée sur le champ. Au bout de huit jours, la direction a cédé mais très partiellement. Elle va payer les heures des samedis non travaillés 288euros et mettre 32heures au compteur. Elle donne une prime de 24euros d'assiduité, (prime qui saute au bout de deux jours d'absence) et promet d'organiser des négociations salariales dès la semaine prochaine. La moitié des huit jours de grève sera payée. Les travailleurs sont loin d'avoir obtenu ce qu'ils demandaient, mais ils ont le sentiment de s'être fait entendre et respecter.