17 octobre 1961 à Paris : La police assassinait des centaines d'Algériens07/10/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1888.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

17 octobre 1961 à Paris : La police assassinait des centaines d'Algériens

En plein Paris, le 17 octobre 1961, la police se déchaînait contre les manifestants algériens.

La guerre d'Algérie durait depuis près de sept ans et, depuis le début de l'année 1961, des pourparlers étaient en cours entre le gouvernement de De Gaulle et le FLN (Front de libération nationale), pourparlers qui aboutirent aux Accords d'Évian en mars 1962. Mais la répression et les exactions policières en métropole, dont la communauté algérienne (et maghrébine dans son ensemble) était la victime, se poursuivaient.

Le 6 octobre 1961, Maurice Papon, préfet de police depuis 1958, instaurait un couvre-feu à l'encontre des seuls Algériens. Il leur était interdit de circuler entre 20h30 et 5h30 et les cafés tenus et fréquentés par des Algériens devaient fermer à 19heures.

Le FLN appela la population algérienne à manifester pacifiquement (les consignes du FLN sur ce plan étaient précises et impératives) et à boycotter le couvre-feu, le mardi 17 octobre, à Paris.

Le soir du 17 octobre, de toute la région parisienne, près de 40000 personnes, hommes, femmes, enfants, tentèrent de converger vers le centre de la capitale. Elles en furent empêchées par une police haineuse qui, pendant plusieurs heures, se déchaîna contre la foule désarmée. Les policiers de Papon matraquèrent à coups de matraque ou de crosse de fusil, tirèrent à balles réelles, assassinant et se débarrassant des corps dans la Seine. Plus de 11000 hommes furent arrêtés, bastonnés dans les cars, internés dans des stades réquisitionnés pour la circonstance, enfermés dans des centres de détention improvisés. Après la chasse à l'homme, les assassinats continuèrent dans les lieux de détention et dans la cour même de la préfecture de police de Paris, où il y aurait eu, selon des témoins, une cinquantaine de morts, ensuite jetés eux aussi à la Seine. Au total, cette répression aurait fait de 200 à 300 morts mais, après les mensonges sur les violences attribuées aux manifestants, le silence officiel s'abattit sur ces événements.

Différentes personnalités, organisations et associations "demandent solennellement que cette tragique nuit du 17 octobre 1961 à Paris soit enfin reconnue et condamnée par les autorités de notre pays."

Elles appellent au rassemblement le samedi 16 octobre à 17 heures sur le pont Saint-Michel. Lutte Ouvrière se joint à cet appel.

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