Transports en commun : Faire la morale, cela ne coûte pas cher29/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1887.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Transports en commun : Faire la morale, cela ne coûte pas cher

La « journée sans voiture» organisée une fois l'an a du plomb dans l'aile, puisque le nombre de villes qui participent à cette opération a chuté de moitié. Elle a tout de même encore eu lieu cette année. C'était une semaine avant la présentation du budget de l'État pour les transports, ou plus exactement la présentation du non-budget pour les transports en commun.

Malgré le déclin de la «journée sans voiture», le ministre de l'Écologie, Serge Lepeltier, est partisan de la maintenir «parce que cela permet de parler du sujet». En parler, on peut toujours, et cela ne coûte pas grand-chose de faire des proclamations sur la nécessité d'utiliser les transports publics, alors que dans le même temps l'État ne prévoit rien dans son budget pour les développer.

Le désengagement de l'État ne date pas d'hier. Votée en décembre 2002, une loi de décentralisation a, sauf en Ile-de-France, reporté l'organisation des transports en commun sur les départements, les agglomérations et les communes. Ce transfert de charges, décidé par le gouvernement du socialiste Jospin, était intervenu alors que l'État, après avoir laissé la SNCF supprimer de nombreuses lignes de chemin de fer, laissait à l'abandon, depuis des années déjà, les lignes de cars pour desservir l'intérieur des départements, et qu'il laissait vivoter la plupart des réseaux de transports urbains.

Aujourd'hui, dans beaucoup de départements, il ne subsiste que très peu de cars, en dehors du ramassage scolaire qui est la seule desserte obligatoire dans tout le pays. «L'offre n'est pas à la hauteur», constate un fin connaisseur, Jean-Claude Gayssot, qui s'exprime ainsi dans l'Humanité du 4 septembre. Cet ancien ministre PCF des Transports est bien placé pour savoir que le gouvernement de gauche auquel il a participé n'avait pas, en son temps, renversé la vapeur. Et depuis l'année dernière, le peu de subventions qui subsistaient pour élaborer des «plans de déplacements urbains» et construire des lignes de tram ont été en majeure partie supprimées.

En ville sans ma voiture? La réalité serait plutôt: en ville sans un sou de l'État pour les transports en commun. Et dans les banlieues, bonjour la galère!

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