TIPP : Les automobilistes encore plus rançonnés !29/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1887.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

TIPP : Les automobilistes encore plus rançonnés !

Le gouvernement vient d'obtenir de Bruxelles l'autorisation d'instituer une partie variable sur la taxe intérieure sur les produits pétroliers, la TIPP. Cette taxe, récupérée par l'État et payée par les automobilistes, représente plus de 80% du prix total des carburants. Les régions se verraient attribuer une part de cette TIPP pour financer leurs budgets et pourraient faire varier sur leur territoire le prix de l'essence et du gazole de 1,15 centime d'euro par litre, en plus ou en moins.

Le gouvernement vient de faire voter les nouvelles lois de décentralisation qui visent à débarrasser l'État de la prise en charge d'une part toujours plus grande des services publics. Cela afin d'avoir les coudées plus franches pour pouvoir financer toujours plus le grand patronat avec l'argent des impôts.

Les régions, quant à elles, viennent de se voir transférer toute une série de services qui étaient auparavant assurés par l'État. Le principal transfert concerne des dizaines de milliers d'agents de l'Éducation nationale, les ATOS des lycées, qui devraient être gérés et payés par les régions. Celles-ci pourraient voir ainsi leur personnel multiplié par dix. Partout, les présidents de région socialistes protestent contre le fait que l'État ne transfère pas aux régions les ressources pour faire face à ces dépenses nouvelles considérables, et annoncent dans plusieurs régions qu'ils seront obligés d'augmenter les impôts qui reviennent à la région.

Le gouvernement leur dit en clair que, s'ils veulent plus de rentrées, ils ont la possibilité d'instituer une surtaxe sur l'essence et le gazole. Cette surtaxe ne serait payée que par les particuliers. En effet le gouvernement, soucieux des intérêts des patrons, a prévu de ne pas inclure dans ce système les carburants réservés aux entreprises.

Hypocrite au possible, le porte-parole du gouvernement a déclaré que rien n'obligeait les régions à augmenter le prix des carburants à partir du 1er janvier 2006: «Si elles sont riches, elles peuvent aussi baisser ce prix», a-t-il eu le culot de dire.

Il est vrai que le gouvernement Raffarin pourrait ajouter qu'il ne fait que suivre une politique largement entamée par son prédécesseur Jospin. En effet le gouvernement PS-PC et Verts avait déjà multiplié les transferts de charges et services publics vers les régions et les départements, notamment les routes, les transports ferrés, sans en assurer le financement. Bien plus, il avait diminué de façon considérable, de 10 milliards d'euros par an, le principal impôt local, la taxe professionnelle, payée par les entreprises. Et là aussi il n'avait compensé que très partiellement pour les collectivités locales cet allégement d'impôt.

Dans tous les cas, tous les travailleurs qui ont à faire le plein pour se déplacer ont de quoi s'inquiéter. Jusqu'à maintenant, ils avaient à faire face à la rapacité du seul gouvernement, qui n'hésitait pas à la moindre occasion à augmenter les taxes sur les carburants. Pour l'avenir ils devront aussi compter sur les surtaxes qui pourraient venir des régions.

Partager