SNCM – Marseille : Fin (provisoire ?) de la grève29/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1887.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCM – Marseille : Fin (provisoire ?) de la grève

La grève d'une soixantaine de sédentaires et de marins (sur 2400) qui avait paralysé le trafic de la SNCM entre la Corse et le continent, à l'initiative du STC (Syndicat des travailleurs corses), s'était terminée le 18 septembre sur un «relevé de conclusions» à Ajaccio.

Cet accord, aux termes assez vagues, promettait un «rééquilibrage des embauches de résidents en Corse», le renforcement du pouvoir de la direction locale en Corse et la mise en place d'une centrale d'achat dans l'île. Du coup, la CGT remettait en cause ces conclusions. Elle s'inquiétait du fait que les résidents corses pouvaient être embauchés avant d'autres marins en CDD, depuis parfois des années? Ce début de «régionalisation» de la compagnie risquait de provoquer des suppressions d'emplois. Le personnel était effectivement très inquiet et mardi 21 septembre la grande majorité, tant marins que sédentaires, ne travaillait pas, demandant l'annulation de l'accord. Le gouvernement pour sa part avalisait l'accord et devant le siège de la SNCM à Marseille, les assemblées, les discussions reprirent mercredi 22 septembre.

Indépendamment du conflit avec le STC, il est question d'un éventuel plan social et l'inquiétude des salariés de la compagnie devant tant d'incertitude s'ajoutait à l'indignation devant des conclusions discriminatoires selon le lieu de résidence.

Jeudi 23 septembre, 500 personnes, salariés et syndicalistes, se réunissaient avec la direction sur le Bonaparte dans la salle de spectacle Le Galaxy. Deux micros baladeurs tenus par les dirigeants de la CGT, leur permettaient de s'adresser à la direction et de lui poser des questions sur les négociations avec le STC et sur l'avenir des salariés de l'entreprise.

La direction a donné satisfaction aux demandes des syndicalistes CGT, CGC et FO.

Elle a répondu qu'entre des candidats à un CDD, identiques quant aux critères d'embauche, elle donne priorité à celui qui réside en Corse. Mais elle s'engage, lors du passage en CDI de marins actuellement en CDD, à les embaucher en CDI selon l'ordre d'ancienneté. L'avancement, à partir de quatre ans d'ancienneté qui avait été obtenu pour certains agents d'Ajaccio et de Bastia, lors des négociations avec le STC, puis élargi à tout le personnel sédentaire dans le même cas, est confirmé.

Désormais les négociations éventuelles se dérouleront à Marseille car le Pdg a déclaré avoir été «débordé» lors des négociations à Bastia sous la pression des nationalistes, affirmant qu'il ne s'était jamais engagé à la création d'une compagnie régionale.

Directeur et CGT ont réaffirmé leur accord pour veiller à la parité entre Corses et continentaux dans la compagnie. Le secrétaire CGT du comité d'entreprise a rappelé qu'il avait été favorable à la création de l'école de la marine marchande de Corse.

Par contre, en ce qui concerne l'éventualité d'un plan social et la fermeture de l'agence de Nice, le directeur a refusé de s'engager sur quoi que ce soit avant la réunion du CE.

Pour le secrétaire CGT du CE il faut que celui-ci se tienne avant le conseil d'administration du 7 octobre. Il a prédit une «grève géante» si, à ce CE, était annoncée la fermeture de l'agence de Nice. «La flotte actuelle est de onze navires et elle doit rester de onze navires», a-t-il affirmé.

Ces réunions se dérouleront donc en principe avant les élections au CE et les élections des délégués du personnel qui sont prévues le 21 octobre.

L'inquiétude demeure vive quant à d'éventuelles suppressions d'emplois, mais beaucoup sont décidés à ne pas se laisser faire.

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