Saint-Denis (93) : La colère monte dans les écoles29/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1887.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Saint-Denis (93) : La colère monte dans les écoles

Le 22 septembre, l'inspecteur d'académie, Ringard, était venu jouer les pompiers à la mairie de Saint-Denis, étant donné les mouvements de protestation qui se développaient depuis la rentrée dans de nombreux établissements du premier degré de la ville.

Les sureffectifs dans les classes (25, 26 et souvent 27 élèves), y compris dans des classes qui accueillent des enfants de trois ans, ont provoqué la colère des parents et des enseignants. La semaine précédente, des parents de l'école Joliot-Curie accompagnés des enfants et des professeurs des écoles s'étaient rendus en nombre à l'Inspection d'académie. Dans de nombreuses écoles, des pétitions circulaient et recueillaient des centaines de signatures.

Devant la mobilisation et à la demande de la municipalité, des syndicats enseignants et des associations de parents d'élèves, l'inspecteur d'académie a dû se résoudre à venir en mairie rencontrer les parents d'élèves et les personnels. Près d'une centaine de personnes étaient là pour l'accueillir. Et alors que l'inspecteur n'avait prévu de recevoir qu'une petite délégation, tous les présents se sont invités dans la salle de réunion afin que celui qui prétendait «être au plus près du terrain» puisse entendre ce qu'ils avaient à lui dire. Après s'être indigné que les règles du jeu qu'il avait lui-même fixées ne soient pas respectées, il a dû écouter les représentants des parents et des personnels d'une dizaine d'écoles. Ils ont dénoncé le fait que, dans des quartiers sinistrés où de très nombreux enfants sont en grande difficulté scolaire, on surcharge les classes. Ce qu'une mère de famille révoltée a résumé en disant «qu'on sacrifie ainsi les enfants d'ouvriers».

En maternelle, 43 enfants de plus de trois ans étaient toujours sur liste d'attente et près de 500 enfants entre deux et trois ans n'avaient aucune chance d'être scolarisés, malgré les discours gouvernementaux sur les efforts pour scolariser ces enfants, particulièrement en ZEP (zone d'éducation prioritaire) pour combattre l'échec scolaire.

L'inspecteur a essayé de noyer le poisson, prétendant réaliser «une synthèse en six points». Il n'a pas pu atteindre le deuxième point car la seule réponse attendue était l'annonce de l'ouverture de nouvelles classes... ce qu'il a fini par faire, mais en ne proposant que quatre ouvertures sur la dizaine demandée.

La crainte qu'un mouvement ne se généralise sur Saint-Denis a finalement amené ce porte-parole de l'Éducation nationale à céder partiellement. Mais dans les écoles qui n'ont pas obtenu satisfaction, le mécontentement persiste et l'une d'entre elles est toujours occupée par les parents d'élèves.

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