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- Lutte ouvrière n°1887
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Dans les entreprises
Flodor- Péronne (80) : Vivre avec la crainte
L'inquiétude continue dans cette usine qui fabrique des chips et où en plein mois d'août 2003, la direction avait commencé à déménager en catimini les machines. Cela avait valu au directeur de l'époque d'être poursuivi par la justice, laquelle n'a pas encore rendu son jugement.
Depuis la production a repris avec des hauts et parfois même du travail le samedi, mais le plus souvent des bas.
La direction a continué sa politique, envisageant un plan de licenciements de 80 personnes sur les 185 ouvriers que compte l'usine. Il était même question de vendre aux enchères deux chaudières indispensables à la production. Mais avec la démission du PDG, la vente et les licenciements ont été suspendus.
La direction d'Unichips, trust italien qui possède Flodor, semble se désintéresser de l'usine. Ainsi, il y a peu de temps encore, il n'y avait plus d'huile et par conséquent pas moyen de produire quoi que ce soit. S'il n'y avait plus d'huile c'est parce que les fournisseurs ne livrent maintenant qu'en échange d'un chèque qui en cette occasion s'était fait attendre.
De la même manière la société de gardiennage n'étant plus payée, elle a retiré les gardiens. La situation est telle aujourd'hui que beaucoup d'ouvriers se demandent si la paye va arriver fin septembre.
Beaucoup de commentateurs, se plaçant du côté de la direction, expliquent que le personnel de l'usine est âgé et que le trust italien Unichips perd de l'argent depuis plusieurs années.
Mais en 1991, date où Unichips est devenu propriétaire de l'usine, quel âge avaient ces femmes et ces hommes qui ont assuré durant des années les bénéfices du trust? Et l'argent que l'entreprise a amassé grâce au travail des ouvriers, où est-il passé?