Facturation des services bancaires : Rien de nouveau, mais c’est plus cher29/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1887.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Facturation des services bancaires : Rien de nouveau, mais c’est plus cher

L'année 2003 avait été exceptionnelle pour les banques françaises, qui avaient dégagé 18 milliards d'euros de bénéfices. Eh bien, l'année 2004 s'annonce encore meilleure, puisqu'elles ont annoncé des profits en forte augmentation pour le premier semestre 2004: 2,6milliards d'euros de bénéfices pour la BNP-Paribas, en augmentation de 40%, 1,5milliard pour la Société Générale (+32%), 1milliard pour le Crédit Agricole (+73%) pour ne citer que celles qui font partie des 10 sociétés en tête du hit-parade du CAC40 pour les bénéfices.

Une bonne partie de ces bénéfices provient de ce que les banques facturent... aux particuliers. En effet, même si la proportion varie selon les établissements bancaires, des milliards sont engrangés chaque année provenant de ce que les banques appellent «l'activité de détail», c'est-à-dire de la gestion des comptes et des crédits aux particuliers.

Dans toutes les banques françaises, seules l'ouverture d'un compte et l'émission des chèques restent gratuites. En tout cas, pour l'instant. Toutes les autres opérations sont facturées, et chèrement: les découverts, les virements, les prélèvements, les relevés, les oppositions, les courriers, la liste est longue. Le magazine Que Choisir a recensé 180 opérations qui sont facturées par les banques. Ainsi, la garde d'un chéquier en agence, passé un certain délai, peut être facturée. D'autres banques détruisent les chéquiers en instance, mais envoient la note de destruction. Récupérer une carte avalée par un distributeur de billets, rechercher un document, sont parfois devenues des opérations payantes. Même un compte bancaire qui n'enregistre aucun mouvement pendant un an sera facturé... pour absence d'opérations!

Nombre d'opérations qui étaient jusque-là gratuites deviennent payantes: le retrait d'argent dans des distributeurs automatiques par exemple est désormais facturé lorsqu'il est effectué dans une banque concurrente, au-delà d'un nombre très limité de retraits par mois. Des opérations les plus courantes aux plus exceptionnelles, rien n'échappe à la tarification. Même ce qui ne sert à rien. Les banques imposent ainsi des «packages», des «commissions», ou des «conventions de comptes», où sont facturées aux titulaires des comptes des services jamais utilisés.

Et inutile de compter faire jouer la concurrence entre les banques pour essayer de faire des économies. D'abord parce que changer de banque est une opération très compliquée qui revient très cher dès lors que l'on possède un plan d'épargne logement ou une assurance vie. Dans ce cas, le magazine Que Choisir estime les frais directs et indirects à 335 euros en moyenne.

La prétendue «concurrence» entre réseaux bancaires est illusoire. Elles s'alignent sur la plus chère et ne se différencient que sur des détails. Et même pas toujours. Parce qu'à force de restructurations, de fusions, de rachats, il reste en France six banques, qui gèrent la quasi-totalité des 69 millions de comptes courants: le Crédit Agricole, la BNP-Paribas, le Crédit Mutuel, la Société Générale, la Banque Populaire et le CCF. Toutes les banques en relation avec le public et la plupart des organismes de crédit dépendent directement de ces six groupes.

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