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Dans les entreprises
EDF : Vers la privatisation
Interrogé par le Wall Street Journal, le quotidien des milieux d'affaires américains, Raffarin a annoncé qu'EDF serait mis en Bourse avant la fin 2005. «Mis en Bourse», cela veut dire que des particuliers et surtout des sociétés de placements financiers pourront acheter des actions d'EDF et en devenir, en partie, propriétaires. Il s'agit donc bien d'une privatisation, même si elle n'est que partielle... dans un premier temps.
Pourtant, en juillet dernier, au moment de faire voter au Parlement la loi qui a transformé EDF et GDF en sociétés anonymes, Raffarin jurait qu'il ne s'agissait pas d'une privatisation. Maintenant il déclare que «la privatisation se ferait à la française, c'est-à-dire graduellement».
Jusque-là il n'était question que de permettre à EDF de trouver des capitaux pour se développer. C'était la raison officielle de sa transformation en société anonyme. Mais le développement en question n'est pas celui du service rendu à l'usager, c'est plutôt celui des profits et surtout la possibilité que ces profits aillent enrichir des actionnaires... privés.
Aux USA et en Grande-Bretagne, où la fourniture de l'énergie électrique est largement privée, cette situation ne s'accompagne pas d'avantages pour les usagers, ni en termes de facture, ni en termes de service rendu. Les USA, par exemple, ont connu ces dernières années des pannes de courant plongeant dans le noir des régions entières ainsi que des faillites frauduleuses, dont celle de la société Enron qui a coûté des milliards de dollars et a jeté à la rue des milliers de travailleurs.
Mais peu importe à ceux qui veulent privatiser EDF. Ils ne savent qu'une chose: EDF a fait 1,7 milliard de bénéfices au premier semestre 2004 et c'est ce magot qu'ils veulent privatiser.