Délocalisations : Démagogie gouvernementale29/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1887.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Délocalisations : Démagogie gouvernementale

Le gouvernement croit avoir trouvé la parade aux délocalisations des centres d'appel qui assurent par téléphone les relations avec la clientèle des entreprises. Un arrêté, rédigé mais pas encore publié par le ministre de l'Industrie, stipule que l'information sur le lieu exact du centre doit être «délivrée en début de communication et figurée sur tous les documents commerciaux et publicitaires».

Si un nombre croissant d'entreprises informatiques, de compagnies d'assurance, de sociétés de vente par correspondance ou de banques sont tenté de délocaliser leurs standards de renseignements au Maroc, en Tunisie, au Sénégal ou en Turquie, le phénomène reste limité. Selon des chiffres récents, les entreprises françaises emploieraient 210000 téléconseillers dans l'hexagone et seulement 9000 à l'étranger, c'est-à-dire 4,3% du total.

Reste que pour justifier cette mesure, le ministère prétend qu'il est «déloyal de laisser croire au consommateur qu'il bénéficie d'une relation de proximité avec une entreprise connue alors qu'il est en relation avec un sous-traitant implanté éventuellement dans un autre pays». En fait, en se retranchant derrière la défense du consommateur, le gouvernement mise sur les préjugés racistes et xénophobes d'une fraction de la population, sous-entendant que la qualité du service serait forcément moindre quand le centre d'appel est implanté à Rabat, Dakar ou Istanbul.

Mais le gouvernement est évidemment muet sur le fait que les patrons des centres d'appel, en France comme à l'étranger, imposent à leurs salariés des conditions de travail et des salaires au rabais.

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