CHU – Rouen (76) : Le personnel de nuit refuse les nouveaux plannings29/09/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/10/une1887.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CHU – Rouen (76) : Le personnel de nuit refuse les nouveaux plannings

Mardi 28 septembre, au cours d'une assemblée générale d'environ 200 personnes, le personnel de nuit du CHU a voté la grève jusqu'à vendredi pour faire reculer la direction sur ses projets de réorganisation du travail de nuit.

Les lois Aubry sur les 35 heures prévoyaient le passage à 32 h 30 pour le personnel de nuit des hôpitaux au 1er janvier 2004. Au CHU de Rouen, le manque de personnel a fait que, pour l'année 2004, les neuf nuits de RTT n'ont pu être prises et ont été payées en heures supplémentaires.

La direction et les syndicats signataires de l'accord des 35 heures (CFDT, FO et CFTC) planchent bien sur la mise en place de nouveaux roulements de nuit. Mais ils voudraient que ceux-ci intègrent la réduction du temps de travail selon des modalités qui permettent d'économiser du personnel. Les discussions se passent dans le plus grand secret depuis quelque dix-huit mois. Et à trois mois de la mise en place des nouveaux plannings, la direction du CHU a fait savoir qu'elle allait consulter le personnel de nuit afin de le faire choisir entre deux roulements.

Le problème c'est que les deux versions de ce projet aggravent les conditions de travail et de vie du personnel concerné. En effet, en supprimant le pool des roulantes de nuit, la direction vise à établir une autonomie des services qui se traduirait par une gestion des absences sur 24 heures, en jonglant au niveau du service entre le personnel de jour et le personnel de nuit. Quant aux jours de RTT librement choisis, il n'en resterait que trois.

Dans l'espoir de convaincre le personnel de jouer le jeu en votant pour l'un ou l'autre de ses projets, la direction avait décidé d'organiser, à partir du 20 septembre, une assemblée générale dans chacun des établissements du CHU. À Charles-Nicolle, la direction avait prévu un amphithéâtre de 150 places, mais il y avait plus de 300 membres du personnel. D'entrée le chahut a commencé quand la direction a parlé d'augmenter le «présentéisme», demandant à tous et à toutes de «considérer le problème dans sa globalité». Et quand elle a présenté les nouveaux plannings, le brouhaha a augmenté. Ceux-ci ne plaisent à personne. Par exemple, il y a des séries de trois nuits de 10 heures avec seulement deux jours de repos. On pourrait ainsi travailler jusqu'à 60 heures en huit jours. Le personnel infirmier et aide-soignant n'aurait qu'un week-end sur quatre. Les présents ont affirmé bruyamment que, faute d'une proposition correcte qui signifierait forcément l'augmentation des effectifs, ils voulaient garder les anciens plannings et avoir des nuits de RTT à récupérer. Ils veulent aussi garder le pool de remplacement et refusent l'autonomie des services qui obligerait le personnel d'autres unités ou le personnel de jour à assurer les remplacements. Les réactions, même si elles étaient moins massives, étaient les mêmes dans les deux autres établissements du CHU.

Pour l'instant la direction ne veut rien entendre.

L'assemblée générale du mardi 28 septembre a donc décidé la grève et a commencé à l'organiser au moins jusqu'au vendredi où un rassemblement est déjà prévu sous les bureaux de la direction.

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