S'il y a un budget qui échappe à la rigueur, c'est bien celui de la Défense! Dans la polémique sur les restrictions budgétaires, qui a opposé le ministre de l'Économie et celui de la Défense, ce dernier est sorti vainqueur. «La grande muette» ne se verra donc pas couper les vivres encore cette fois-ci. Certes, les dépenses de fonctionnement pour 2005 n'augmenteront pas autant que prévu: elles atteindront tout juste 17,72 milliards d'euros contre 17,5 milliards en 2004. Une petite rallonge de 220 millions d'euros... les militaires en réclamaient 900.

En revanche, les marchands de canons sont bien servis parce que les crédits militaires devraient atteindre 32,92 milliards d'euros en 2005. Ainsi, le budget de la Défense reste le deuxième budget de l'État après celui de l'Education, mais il est le premier budget d'investissement avec des crédits d'équipement qui s'élèvent à 15,2 milliards d'euros.

Pas de rigueur pour les marchands de canons donc. L'État devrait ainsi confirmer les commandes de 59 avions Rafale à Dassault, qui s'ajoutent aux dix commandés pour l'année prochaine. L'État va ainsi offrir plus de trois milliards d'euros à Dassault, à la Snecma, à Thalès (ex-Thomson) ou encore à la Sagem. Et ce n'est qu'une toute petite partie du pactole qui les attend puisque la loi de programmation militaire 2003-2008 prévoit au total une commande de... 294 appareils.