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Dans les entreprises
France Télécom : Une dégradation constante des services rendus à la population
Ces dernières années, alors que le prix des communications longue distance baissait, le prix de l'abonnement a augmenté considérablement. Dans sa course à la rentabilité, France Télécom a trouvé ainsi un moyen de faire payer y compris les personnes à très faible budget, même celles qui se restreignent sur l'usage du téléphone. Quant aux cartes téléphoniques, elles coûtent 20% de plus depuis novembre 1988: elles sont passées de 40,60F à 49F pour 50 unités (7,45 euros au prix actuel).
De nouvelles attaques sont dans l'air. Pour la population qui n'a pas l'usage du Minitel ou d'Internet, comment sera-t-il possible d'obtenir les renseignements téléphoniques? Pour le moment, il y a encore le "12", mais pour combien de temps? Et que deviendront les employés de France Télécom qui travaillent dans ce service?
Sera-t-il possible de trouver une cabine téléphonique sans trop de difficultés? Invoquant l'usage croissant du téléphone mobile, France Télécom a déjà réduit le nombre de cabines, qui est tombé de 210000 en 1999 à 160000 en décembre dernier. La loi prévoit un minimum, une par commune, et ensuite il y a des quotas. Mais ceux-ci ont été fixés très bas, de telle sorte que, sans même avoir besoin d'abroger cette loi, France Télécom pourrait réduire encore de beaucoup le nombre de cabines.
Tous ces services, utiles et même indispensables à une partie de la population, sont remis en cause. Dans le jargon officiel, il ne s'agit plus de "service public" mais de "service universel". Sous ce vocable est regroupé tout ce qui n'intéresse plus France Télécom: cabines téléphoniques donc, mais aussi annuaires et services de renseignements, "zones non rentables", "abonnés non rentables des zones rentables", tarifs sociaux.
Alors que France Télécom était encore jusqu'à présent plus ou moins tenu d'assurer ces services, un décret en préparation le déchargera de l'obligation de ce "service universel". Des appels d'offres seront lancés, auxquels pourront répondre (ou ne pas répondre?) aussi bien France Télécom que Bouygues Télécom ou Cegetel (Vivendi)...
Tout ceci sera en principe financé par un fonds alimenté par chaque opérateur de téléphonie mais, bien entendu, chacun d'eux rechigne à payer. La remise en cause de ces services constitue donc une attaque très précisément ciblée: sur les milieux populaires. Privatisée, une compagnie de téléphone ne doit servir à rien d'autre qu'à faire des profits.